Image Night Dunes by Bawarner
Et pourquoi pas, en fait ?
Les réseaux sociaux, assez pratiques jusqu’en 2012 pour contact garder avec tou·te·s, m’emmerdent désormais. Terriblement. Croissamment.
Déjà, parce qu’il y en a de plus en plus. Pour être réseau socialement exhausti·f·ve, et ne rien rater (Oui, je suis atteint·e de FOMO) il faudrait être à la fois sur Snapchat, Discord, Facebook, Twitter, Instagram, Periscope, Foursquare, Swarm, Linked In, Grindr, Hornet, Scruff, Growlr et j’en passe.
Ensuite, pourquoi devoir multiplier les réseaux, si c’est pour trouver partout le même noyau dur de contacts, encore et encore ? Je n’en vois pas l’intérêt. Vraiment. Pis, bien que dans ce noyau dur se trouve des gens que j’adore, certaines personnes que j’aime n’y sont pas, et je me rends compte que je ne sais plus faire contact avec elles dans mon quotidien. Facebook m’a rendu·e socialement fainéant·e. Je ne sais plus envoyer un texto pour prendre des nouvelles, je ne sais plus avoir des attentions sociales de base. polyconnecté·e, je suis devenu·e un·e handicapé·e de la communication interpersonnelle. C’te blague.
Et puis il y a cette culture de l’instantanéité permanente archivée durablement. L’émotion sérielle, publique, à l’emporte pièce, amnésique d’elle même. Enfin, jusqu’à ce qu’un nécromancien du web déterre un tweet vieux de 4 ans et vous enferme dedans en chantant du Céline Dion : « On ne changeuh pa-aaah ». Alors que si. On change. C’est même notre principale compétence. Même si tout dans la vie tente de nous figer dans un instant de nous. Or les réseaux ne permettent pas de voir le parcours, l’évolution, le changement. Sauf à qui peut le mettre suffisamment en avant pour que ça soit pris en compte.
Enfin, je me retrouve à partager des émotions, des instants, que je n’aurais pas partagé sur le blog, ou pas comme ça. Que ce soit parce que « ces petites misères seront passagères, tout ça s’arrangera » ou tout simplement parce que le blog exige un peu plus de rédaction, un peu plus de contexte, un peu plus de soin qu’un simple statut. Un peu plus de recul. Ce truc que, comme d’autres, j’ai progressivement abandonné avec les réseaux, en même temps qu’une vraie écoute de moi-même et des autres. Le blog a toujours été ce moyen.
Il était plus que temps d’un retour au désert. Voilà qui est fait. [Edit 2020 : au final je ne suis revenu·e réellement que cette année, et je suis toujours sur Twitter avec ma FOMO !]
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