C’était, avec Black Panther, une des révolution de l’année. Une réalisatrice noire, une héroïne noire, Oprah Winfrey, en bonne fée. Plutôt que de le regarder en ligne, je suis donc allé le voir au ciné.
Le pitch :
Alex Murray, scientifique de renom travaillant sur la téléportation, disparaît mystérieusement. Quatre ans plus tard, sa fille, Meg, part à sa recherche grâce à trois personnages célestes.
Le film :
Lorsqu’il y a de l’orage et que Meg n’arrive pas à dormir, elle descend dans la cuisine et son frère lui prépare un chocolat, il a six ans à peine, il parle comme un androïde qui aurait une uncanny valley juste assez présente pour te signifier qu’il y a un truc qui cloche. Il s’appelle Charles-Wallace. Juste histoire de souligner encore plus qu’il est weird/surdoué. Je sais plus à quel moment on apprend qu’il est adopté, mais à sa place, j’aurais attaqué les adoptants en justice. Leur père a disparu, ils sont traumatisés de la vie. « RT si c’est triss. »
A l’école, des profs disent n’importe quoi sur la disparition du paternel, devant Charles-Wallace qui pète une durite. Meg se fait harceler par les cool kids, du coup elle colle un pain dans la gueule de la queen bee (qui est aussi sa voisine) et se fait convoquer chez le proviseur qui sait plus quoi faire d’elle. Elle se fait tancer par sa mère. Rétorque que si papa était là. Oui, mais voilà, va dans ta chambre.
Oh quelqu’un frappe à la porte à 22h, c’est une timbrée avec une robe façon crème chantilly faite avec les draps de la voisine. Madame Quiproquo, c’est son nom, connaît Alceste-Michel et inversement et, attention, on ne saura JAMAIS, de tout le film, comment il la connaît. Cherchez pas. Elle a un discours sans queue ni tête, la mère essaie de la mettre dehors, et là elle mentionne que les recherches des parents sur le tesseract étaient correctes, sans expliquer ce que c’est qu’un tesseract. Et pouf voilà fin de la séquence; au revoir.
Le lendemain Pacôme-Antoine emmène Meg et Calvin, un gars qui a un crush sur elle et qui ne sert strictement à RIEN de tout le film (MAIS A RIEN !) dans la maison de Madame Qui, c’est son nom, qui ne parle qu’en citations. Pareil on sait pas d’où elle sort, ni d’où Raphaël-Christophe la connaît. Ni pourquoi ils sont allés la voir.
Dans un flashback, on apprend que les parents ont théorisé que pour se téléporter il faut changer la fréquence de ses atomes et qu’on peut faire ça par la force de la pensée. Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’alu. Et une masse d’arme bien piquante dans son fondement aussi, merci.
Madame Quiproquo débarque dans le jardin l’après midi même et dit que le paternel est perdu à l’autre bout de l’univers et que seule Meg peut le sauver il lui suffit de plier l’espace-temps par la force de son esprit pour y aller. Après une bref apparition de Madame Qui et Xavier-Romaric et une apparition céleste de Madame Quoi, pouf, Meg plie l’espace temps, pif, (sans épice, trop forte, t’as vu) et hop, ils sont partis.
Les voilà sur une planète lointaine, où pour une raison inexpliquée Madame Quiproquo se transforme en feuille de laitue géante sous LSD, tout le monde vole, Calvin manque de mourir et est sauvé par des fleurs sentientes, et d’un coup tout le monde réalise que dans le ciel voilà les ténèbres qui débarquent. Oh là là, il faut aller voir le Devin pour savoir où est le papa. Pouf tout le monde se téléporte sur Orion pour le voir. (On pouvait pas commencer par aller par là directement ?!)
Là, on apprend que les ténèbres essaient de conquérir l’univers pour le détruire, depuis leur planète d’origine. Dans un flash back, on voit que le paternel en question a réussi à se téléporter parce que la fréquence de téléportation, c’est la fréquence à laquelle on vibre quand on est plein d’amour et qu’il a finit sur la planète des ténèbres. Cherchez pas, on sait pas pourquoi, ni comment. Il faudra aller le sauver, mais pas maintenant, parce que c’est trop tôt. Et que la téléportation est grave compliquée pour les Madames sur la planète des ténèbres, il faut donc se replier pour monter un plan d’action, mais Meg n’est pas d’accord alors elle se téléporte sur la planète des ténèbres contre leur avis, avec Calvin et Hubert-Valéry. Les Madames se barrent rapidos de là sans trop servir à rien. Quentin-Robert disparaît en 3 minutes après que Madame Quoi ait dit de rester groupir. Bloody kids. Bon elle le retrouve le temps de traverser une tornade et un ravin. Ils passent ensuite par un quartier résidentiel chelou, et une plage bondée de touristes où Vincent-Alexandre est embarqué par un avatar des ténèbres et se retrouve possédé.
Après quelques momenst WTF avec Jean-Eusèbe, Meg retrouve son père. Ils essaient de se barrer en emmenant Paul-Bertrand, via un couloir sombre, mais il n’est pas d’accord alors le père décide de partir en l’abandonnant aux ténèbres (après tout, c’est que son fils adoptif), Meg refuse. Le père se barre quand même, tout seul, Meg reste sur la planète des ténèbres mais à un autre endroit, ayant abandonné Calvin en route dans le couloir sombre. Le mec ne sert tellement à rien qu’on ne t’explique pas du tout ce qu’il devient à partir de là. Après que Edouard-Walter possédé ait menacé de détruire l’univers, Meg lui fait une déclaration d’amour fraternel qui le dé-possède, désintégrant les ténèbres au passage. Elle revoit les trois Madames, qui n’ont rien d’intelligent à dire, youpi tralala et tout le monde fini sur terre en se téléportant, avec un trip sous LSD au passage. Les enfants ramènent leur père à leur mère, qui est toute jouasse, genre il était juste parti en voyage aux Bahamas et il revient et il lui a manqué grave, et se pose pas du tout de question quant à où il était depuis 4 ans, s’il a refait sa vie, etc. Youhou. Calvin, qui est rentré par ses propres moyens (on ne sait pas comment et tout le monde s’en fout) se fait friend-zoner grave, et Meg dit à Nicolas-Pimprenelle qu’elle l’aime, merci la vie, et hop, traveling dans les nuages, et pouf, générique de fin.
La critique :
Les effets spéciaux sont très jolis, vraiment. il y en a un peu beaucoup, vu le reste du film, mais y de l’idée. On sent qu’il y avait quelqu’un au design des décors et des costumes. Mention spéciale à la transformation en laitue/artichaut géant de Madame Quiproquo. Les Madames changent de tenues à chaque séquence, et à chaque fois, c’est un épisode de RuPaul’s Drag Race. Et… C’est tout. Tout le reste est à chier.
Je ne sais pas qui a fait l’adaptation du roman en scénario, mais ça tient sur une feuille de Rizzla, hein. Et elle a servi à rouler la beuh du budget des effets spéciaux. Ce film est un plot hole cosmique.
On ne sait pas d’où Frédéric-Jonathan connaît les trois connasses célestes. Elles ne servent tellement à rien qu’il y aurait pu n’y en avoir qu’une seule ou douze c’était pareil, et une seule ça aurait simplifié l’ensemble. Mention spéciale à Calvin, qui ne sert strictement à RIEN. Mais alors RIEN du tout. Au point qu’on ne sait même pas comment il quitte le couloir sombre où on l’a laissé pour rentrer sur Terre et que tout le monde s’en fout.
Le roman est vachement bien paraît-il. Le film est la pire bouse que j’ai jamais vue. Même la Grande Muraille ou La Cité Interdite ou le Choc des Titans (original ou remake) ont plus de substance (oui, oui, même le remake des Titans…), ce sont des nanars, à regarder avec du gros rouge qui tâche et des lasagnes un soir d’hiver. Là, même pas. Il est même incompréhensible qu’un mastodonte comme Disney soit encore capable de pondre un truc pareil. A quel moment de la chaîne de validation il n’y a pas quelqu’un qui se rend compte que « Non, ça ne va pas, pause, faut qu’on revoit des trucs là ». La seule explication c’est : il faut qu’on le sorte, même si c’est de la merde, parce qu’il faut qu’on ne peut pas ne pas rembourser un minimum du pognon perdu dans la prod.
S’il y avait un « Comment réussir son accident industriel cinématographico-télévisuel ? » dans la collection Pour Les Nuls, ce film serait certainement l’exemple fil rouge, sauf peut-être pour les FX. Et encore. Quand les FX prennent le pas sur le reste du film, c’est aussi une forme de faux-pas. Bref le film gagne le hashtag du #HowToMakeTheWorstMovieEver101
Le verdict : 0/5 (la vacuité cosmique de l’ensemble, obère toute validation du reste)
Refaites vous l’intégrale de RuPaul’s Drag Race à la place, c’est plus drôle, moins gênant, et les robes sont encore plus fantastiques. Et vous aurez les originaux de Mesdames Quiproquo, Qui et Quoi avec Jinckx Monsoon, Raja et Latrice Royale, et en plus vous aurez Bianca Del Rio et Sasha Velour en prime.
J’ai bien rigolé en lisant ta critique 😂 Je suis tout à fait d’accord avec toi sur ce film, comment il a pu sortir ?? Quel ennui
Oui bah voilà, au moins ton post aura eu le mérite de beaucoup nous faire rire. 😀 (Et de ne pas aller voir ce truc, ou alors avec beaucoup de circonspection. ^^)