Un ami a été prendre un café avec un ex de longue date. Au trouble que ça a réveillé chez lui, nous avons eu une discussions sur le sujet des ex et du deuil amoureux. Du coup je reprends ici, dans une version remaniée, une typologie des Ex, que j’avais déjà publié sur une des versions antérieures du Leto Blog. Allez, passons en revue le club des Ex.
1/ L’ami à vie.
Peu importe comment vous vous êtes quittés. L’eau a coulé sous les ponts dans vos vies respectives. Vous tracez votre route chacun de votre côté. Vous êtes ravis de vous croiser quand l’occasion se présente, volontairement ou par inadvertance. Vous êtes super content pour lui de voir qu’iel est en couple et qu’iels ont un chien sur son profil Facebook. Quand vous prenez des nouvelles c’est d’iel, de ses proches (Vous en côtoyez encore pour certains). Vous avez des amis en communs, proches ou lointains, et vos sphères relationnelles se croisent, et vous aussi, régulièrement. S’il arrive un truc, un jour et qu’iel peut vous aider mieux que la plupart de vos proches, vous savez qu’iel sera là et inversement. Dans vos relations, il a ce statut bâtard entre votre meilleur.e ami (sauf si c’est iel votre meilleur.e) et votre/vos partenaire/s actuel.le.s (Clairement, vous n’avez pas du tout envie qu’iel revienne plus dans votre vie qu’iel n’y est désormais). Impossible un ex comme ça ? Je vous comprends : avant que ça m’arrive je n’y croyais pas non plus. Mais ça existe. Et c’est précieux.
2/ L’erreur mutuelle de casting.
Le courant est bien passé. Vous vous êtes galochés en gloussant comme des pucelles de 14 ans au début, vous avez été un petit couple qui sortait ensemble (ciné, restau, musée, petit week-end sous la couette, sexe mignon tendre, à la cool ou rodéo endiablé selon vos préférences), vous vous êtes présentés à vos amis respectifs, qui n’ont pas forcément compris mais qui ont laissé couler parce qu’après tout, c’est votre vie, et ce sont de vrais amis et il ne vous jugent pas. Et puis vous avez emménagé ensemble et vous vous êtes rendu compte qu’en fait, la vie commune, ça n’allait pas le faire (ou même vous vous en êtes rendu compte avant d’emménager ensemble mais après une relation sur un ou deux ans ou plus). Vous vous êtes quittés en bon terme, un peu tristounets pendant quelques temps, mais rapidement vous êtes revus comme simples potes plusieurs fois et c’était très bien comme ça d’un côté comme de l’autre, sans aucune ambiguïté. Six mois après votre rupture vous étiez sorti de la vie l’un.e de l’autre ou presque et puis vous vous êtes tombés dessus sur Facebook, vous l’avez mis dans vos connaissances, vous vous charriez périodiquement sur un troisième téton ou sur le fait que vous n’étiez décidément pas compatibles, et vous vous envoyez des Youtube de chèvres qui bêlent des chansons connues. La vie quoi, youpi.
3/ Le lambda.
Tiens, vous êtes sorti avec. Ah oui. Vous avez même vécu ensemble. Ah oui, c’est vrai tiens. C’est marrant avec le recul, je ne vois même plus ce que je lui ai trouvé. C’était fun mais moins qu’avec X et surtout qu’avec Z, c’était plus chaud qu’avec W mais moins qu’avec U, et c’était plus tranquille qu’avec K ça c’est sûr. Mais je ne vois plus pourquoi on s’est fourvoyés là dedans. On devait être amoureu-x.ses sans doute. Curieux ça me revient comme si c’était la vie d’un autre. Je ne sais même pas ce qu’iel est devenu. boah, en même temps on s’en fout un peu. Et après tout, iel a jamais pris de mes nouvelles non plus. Comment on s’est quitté déjà ? Ah oui, c’est vrai, on a arrêté de se voir sans raison. Mouarf, j’avais oublié que je l’avais ajouté sur Facebook. Ah ouais je l’ai mis dans la liste des Contacts Restreints, c’est pour ça ! Sans rancune, bon vent, bisous.
4/ Le flou.
Ce n’est ni une erreur de casting, ni un narcissique, ni un connard. Et c’est bien là tout le problème ! Vous vous aimez bien mais vous ne vous aimez plus, mais un peu quand même. Quelquechose de magique a filé et n’est jamais revenu. Vous n’êtes plus dans cette relation et l’autre non plus. Vous ne vous êtes pas vus pendant un certain temps, et puis vous avez recommencé à vous voir et… « C’est spécial ». En fait vous ne savez pas si c’est du lard ou du cochon, l’un comme l’autre. Au point que vous ne communiquez plus vraiment sur les réseaux sociaux. tout au plus vous likez certains trucs chez l’autre mutuellement, mais vous n’avez pas de discussions réelle. Chaque occasion de vous croiser vous avez des papillons dans le ventre, alors que bordayl, ça l’a pas fait plus que ça pourtant pendant que vous étiez ensemble. Si vous êtes dans une nouvelle relation, vous vous poser la question de savoir si aller prendre un verre ensemble c’est tromper ? Vous ne voulez plus, mais vous êtes troublé. C’est insoluble. Et si vous êtes exclusif, c’est la porte à tous les dérapages.
5/ Le narcissique.
Qu’iel vous ai plaqué ou que vous l’ayez plaqué peu importe. Vous ne saviez pas très bien sur quel pied danser pendant la relation et ça n’est pas plus clair après. Vous ne savez jamais s’iel veux rester pote, juste continuer à coucher avec vous, ou carrément redevenir votre partenaire. Par contre, vous vous n’en voulez plus, ni comme partenaire, ni comme amant.e, et comme ami.e ou comme pote, vous hésitez de plus en plus, tellement iel n’est pas clair dans ses intentions. Dans son esprit, vous devriez lui courir après, alors dès que vous avez l’air d’arrêter de penser à sa personne, iel se sent obligé de vous envoyer un SMS. Facilitez vous la vie : ne répondez pas à ses SMS, iel va se lasser. Si iel vous en fait la remarque : « désolé, je suis charette en ce moment au boulot. » ou « J’ai perdu ma grand-mère, elle était là et pouf, elle a disparu » ou « j’ai pas le temps, je te rappelle plus tard » et vous ne rappelez pas, of course. Iel peut faire des silences radios de plusieurs mois et revenir à la charge soudainement. Rinse and repeat. Effet garanti.
6/L’erreur de casting unilatérale.
Vous l’avez rencontré par des amis d’amis, ou bien sur un réseau social. Sur le coup, il y a un truc qui vous a poussés à vous revoir. Un unique atome crochu qui vous aura éventuellement fait durer plusieurs mois, mais il faut vous rendre à l’évidence, pour vous ça ne le fait plus du tout. Ni comme partenaires, ni comme amant.e.s, ni comme ami.e.s, pas même comme fréquentation en fait. Quelle qu’en soit la raison, elle vous regarde, même mesquine. Sauf que pour iel, ça l’a fait grave et iel vous le fait savoir, iel est en chien.ne, iel veut vous récupérer coûte que coûte, et ça pourrait devenir embarrassant pour une ou les deux parties. Il va donc falloir prendre votre courage à deux main et être ferme, quitte à être un peu dur dans la manière, voire carrément Miranda Priestly. Soit, iel le prend de façon digne et part la queue/le clito entre les jambes. Soit iel insiste. Et selon l’intensité de cette insistance, il va peut-être falloir songer à lui rappeler que le harcèlement est puni par la loi et que vous allez le signaler la police. ça devrait suffire. (Si ça va plus loin vous passez à l’acte sans attendre, parce que c’est une version pathologique du précédent, hein, hop police !)
7/ L’Ex. Avec une majuscule.
Vous passez devant son logement et vous jetez malgré vous un coup d’oeil, pour voir si iel est là. Vous reconnaissez sa silhouette à 200m dans la foule, en périphérie de votre champ de vision. Vous trouvez son nouveau mec insipide, quelconque, creux, vain, pitoyable. Quand vous dites « mon ex » tout le monde sait de qui vous parlez, même si vous avez eu d’autres ex. Vous alternez les phases Ice Queen et Grosse Saloche sur les applis de rencontre depuis des semaines, des mois. Vous avez rompu il y a exactement x mois, y semaines, z jours, w heures, v minutes et douze secondes. Hier vous avez fini par brûler le tee shirt que vous détestez et qu’iel n’a jamais récupéré (vous avez encore celui que vous lui aviez piqué pour dormir dedans), quand iel vous a annoncé son pacs avec son nouveau gonze, vous l’avez accusé d’hypocrisie sur son militantisme intersectionnel parce qu’il n’a pas signé la pétition contre les discriminations sortie il y a deux jours, juste pour pouvoir vous engueuler avec lui et passer vos nerfs suite à l’annonce de son pacs. Après ça vous avez écouté l’intégrale de Mylène Farmer enfermé dans votre chambre, dans le noir. Si iel était là, vous baiseriez avec comme jamais pour bien lui montrer tout ce que qu’iel rate. Vous voulez vous fondre dans son corps ou l’inverse, et ne plus jamais avoir à rompre à nouveau, surtout pas pour être remplacé par l’autre gonze, là.
Si vous ne l’avez toujours pas compris, vous êtes toujours grave in love de cet ex et il est plus que temps d’ouvrir les yeux !
8/ le connard.
Sur la fin, vous n’étiez plus qu’engueulade et/ou fight, et ça partait d’un côté comme de l’autre, chacun.e a été un mufle ignoble. Peu importe qui avait raison ou tort. Votre rupture c’était « La Guerre des Rose », l’issue fatale en moins. Vous ne vous parlez plus, vous n’existez plus l’un.e pour l’autre, vous ne vous croisez plus. Si cela devait arriver, vous tiendriez moins de 15 minutes avant que ça ne dégénère en bataille verbale, ou physique, jusqu’à ce qu’un des deux déguerpisse. Rares sont ceux qui vous côtoient encore tou.te.s les deux, et parmi celleux qui ont tenté le coup, les mentions de l’un à l’autre, même accidentelles, à chaque fois qu’iels vous voyaient ont suffi à les faire disparaître de vos carnets d’adresse respectifs. Celleux qui restent jouent juste les équilibristes avec plus de bonheur. Mais pour combien de temps ? Allez savoir. Entre cet ex et vous, c’est « A MORT ». Pour la vie.
9/ Le déséquilibré :
La relation était bordélique, soit. Mais il y a eu des violences. Physiques et/ou verbales. Pas consenties dans un cadre BDSM clairement établi et compris par les deux parties comme tel. Unilatérale. Et c’est vous qui les avez prises dans la gueule. Et reprises. Vous avez réussi à partir. Mais iel vous contacte encore. Et à chaque fois, ça vous glace. Vous en faites des crises d’angoisses.
Coupez tous les ponts possibles, allez voir un psychologue (pas parce que vous êtes dingue, mais parce que si vous ne vous faites pas soutenir moralement, vous allez le devenir) et signalez le à la police à la moindre incartade, main courante, plainte à la première occasion, montez un réseau d’amis de confiance pour vous soutenir et vous reconstruire. Trouvez un moyen détourné de prévenir ses partenaires sans que ça risque trop de vous retomber sur le coin de la gueule si vous vous en sentez assez fort.e. Et, surtout, ne laissez plus cette ordure intervenir dans votre vie. Jamais.
En conclusion :
Dans le Club des Ex, N°9 est à bannir de votre vie, définitivement, catégoriquement, y a pas l’ombre d’un oui mais qui tienne.
Pour N°8, le temps parviendra peut-être un jour à ce que vous vous trouviez dans la même pièce en restant poli et ce sera le mieux que vous puissiez y faire.
Le N°7, soit il faut vous remettre ensemble tout de suite, si c’est réciproque, soit vous devez faire le deuil total de cette relation, sans ça vous êtes son N°6, son n°5, ou son N°4 (au mieux). Déjà que vous trouvez les vôtres de ces types là problématiques, alors évitez vous de devenir l’un deux pour quelqu’un d’autre. En plus, si vous faites votre deuil amoureux correctement, vous avez moyen de devenir son N°3, son N°2 ou son N°1.
L’important, c’est de savoir faire son deuil amoureux, et de se rappeler qu’on ne se remet pas avec un ex de façon générale. Sauf à avoir grandi humainement entre la rupture et le reboot, et donc, la plupart du temps…
…avoir fait son deuil de la version initiale de la relation !
Crédit image d’en-tête : « Le Club des Ex » (The First Wives Club), Paramount Pictures
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