You’ve got to let love rule

On s’est rencontré avec S. dans des circonstances particulières en 2011 à la Marche des fiertés. 24h avant que je ne quitte Paris définitivement. On avait très vaguement échangé sur Yagg avant cela dans les discussions générale de groupes, mais rien de bien significatif.

Fauché, dépressif, je faisais mes adieux à la capitale, après 5 ans, dont quatre de chômage et de galère. Il a été le rayon de soleil de cette journée. Un esprit brillant, fin, sociable et d’une gentillesse extrême. Et ce jour là, j’avais besoin de ça. Quelqu’un de gentil et de stimulant intellectuellement.

J’étais un petit gros trentenaire, indigent socialement et financièrement, et je partais, j’allais donc faire mon deuil de cette rencontre, avec celui de mon échec parisien. Si j’y survivais. (Bon je suis encore là, en 2020 on va considérer que j’ai survécu, hein). Mais non, dans ma détresse intérieure et personnelle, j’ai été croc de lui pendant un moment.

Entre 2012 et 2014 je suis retourné à Paris quelques fois et j’ai dû croisé S. aux Marches LGBT et aux manifs pour les droits LGBT qui ont foisonné à cette période. La dernière fois que nous nous sommes vu, c’était à l’Existrans, en 2014, sans doute, puisque nous y avons chanté « Let it go » à tue-tête, et que le film n’était pas sorti pour l’édition 2013 de la manifestation pour les droits des personnes transgenres, agenres et intersexes. Au passage, quiconque possède les archives de Yagg a une trace vidéo de ce moment épique. Depuis nous avons maintenu le contact essentiellement en ligne.

J’ai cessé, depuis, d’être amoureux de notre rencontre, cessé d’être amoureux de l’idée d’être amoureux de lui et cessé d’être amoureux de lui, aujourd’hui. Je l’aime, point (et il y a une différence fondamentale entre aimer et être amoureux). Inconditionnellement. Éperdument. Il est, avec mon compagnon actuel, mon meilleur ami, mes ex masculins, et ceux à venir, un de hommes de ma vie. Mon frère d’amour.

Ce soir nous nous sommes retrouvés après 6 ans sans nous être vus IRL. On a chopé un truc à manger et puis on est resté à se câliner sur un banc, à papoter, de nos vies, du chemin parcouru pour chacun, de là où nous en sommes, de rien d’important, à se serrer fort, se faire des bisous dans le cou, se caresser les cheveux, se respirer la peau. Et puis on s’est quittés. Heureux.*

On s’est dit que ce serait bien de pas attendre 6 ans avant la prochaine fois. Inch’Allah, adieu vat, amen, awomen.

L’amour, c’est aussi facile et simple que ça. You’ve got to let love rule !

Crédit image d’en-tête : non trouvé (si tu es l’auteur de cette image, merci de me laisser un message en commentaire que je puisse te rendre justice. If you are the author of this image, feel free to leave a comment, so i can credit you properly)

*Je sais : « Et la distanciation sociale ? » Believe me, je sais. Il est ma première exception depuis le 17 mars, et je ne l’avais pas vu depuis 6 ans. Pareil pour lui. On en avait besoin. FUCK IT !!

3 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Matoo dit :

    Cela ira pour cette fois ci, la distanciation sociale a ses limites, et tu viens de très bien les définir. 😀

    1. L. dit :

      ❤ (Et le lendemain, je retrouvais mon mari. Autant dire qu'on a distancé que dalle XD)

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