Le marketing avait teasé dès Novembre 2018. Artémis Fowl, ça devait être LA nouvelle grosse franchise Disney familiale. Pourtant y avait un truc un peu off, déjà, dans ce premier trailer. Je n’ai pas mis le doigt dessus tout de suite. Et pourtant, c’était là, gros comme le nez au milieu de la figure. Certains effets spéciaux me faisaient irrémédiablement penser à une autre franchise littéraire pour enfant/jeunes ados, adaptée avec les pieds. Percy Jackson. Impression confirmée par la suite avec les bandes annonces suivantes. J’avais donc résolu de ne pas aller le voir en salle. Disney m’ayant déjà assez enculé comme ça avec Un Raccourci Dans Le Temps il y a deux ans.
Fast forward en 2020, le confinement s’achève, Disney + se lance, je m’abonne pour re-regarder le MCU en bonne qualité et voir ce que vaut la plateforme. Et puis Disney annonce un truc un peu fou : Artémis Fowl va sortir directement sur Disney + au lieu d’être repoussé comme il se devrait, pour un film de qualitay débutant une franchise de qualitay. Et là, clairement, ça s’est mis à dauber grave. Mais j’avais toujours pas l’intention de le regarder. Le 12 juin, à sa mise en ligne, les critiques sont tombées, c’était pas Kloug mais bien de la merde. Je n’avais donc AUCUNE raison de le regarder. Et puis, Matoo a tweeté :
Mon dieu ce que c’est mauvais Artemis Fowl !!! 😱
— matoo (@matoo) June 21, 2020
Et là, ça m’a titillé. Il fallait que je sache. Disney est il tombé plus bas qu’en 2018. Artémis Fowl était-il pire que Un Raccourci Dans Le Temps ? Les français voulaient savoir. Aussi j’ai pris mon courage à deux mains… Wait, surtout en étant abonné à Disney+, j’ai techniquement déjà payé aussi pour avoir le droit de descendre cette daube autant que son ancêtre (que j’aurais totalement dû regarder en ligne à l’époque). Dont acte. Dont critique.
Résumé du film :
Séquence d’ouverture inutile, on vous réintroduit le perso plus tard, voix off inutile, intro inutile d’Artémus père et fils, mais bon le père c’est Colin Farrell et il a fallut le payer, autant rentabiliser l’investissement autant que possible.
Artémus Fowl, père, disparait en mer, on retrouve des objets volés sur son yacht, et tout ça passe aux infos au petit matin. Artémus Fowl regarde tout ça d’un air bovin, réalise qu’on parle de son père avec un retard de ouf sur la toute fin du reportage, laisse tomber sa bouteille de lait de façon dramatique puis se met à mugir « Meuuh c’est mon papaaaa, pas mon papaaa » avec autant de détresse sur le visage que si il on venait de lui annoncer que finalement il n’y aura pas de chou-fleur à la cantine. Le majordome le sort manu militari de la cuisine, pour qu’il échappe aux images en boucles du yacht paternel abandonné (coquillages et crustacés). Pas de bol la porte est vitrée. Et le môme de mugir de plus belle, toujours avec l’émotion d’une moule.
Là dessus le méchant patibulaire à capuche mais sans visage téléphone pour dire à Artémus Fowl qu’il retient Artémus Fowl et qu’il l’échangera contre l’Enculos sous trois jours, sinon RIP, Artémus (père donc). Artémus Fowl crie à Artémus Fowl « Tout ce que je t’ai dit sur la magie est vrai, mais ne vient pas, c’est un piège, blablabla, ne doit pas mettre la main sur l’Enculos, sinon on va tous se faire enculer… » Du coup, Major Dom fait coulisser le plancher du couloir du premier pour révéler l’entrée du bureau ultra secret d’Artémus Fowl (le père, vous suivez vraiment rien, on va simplifier). Dans la mesure où le truc reste ouvert béant quand ils sont dedans, je me demande comment le fils a jamais gaulé son père dans son bureau. Il doit y filer un Stillnox à chaque fois, juste histoire d’avoir la paix.
Bref, le fils a une intuition de génie (attention ça va être la seule du film) : son père doit bien consigner toutes ses activités ultras ecrètes dans journal (parce que TOUT le monde écrit un journal de ses activités secrète/illégales, right ?) et comme son père ne lui a jamais récité qu’un poème de toute sa vie, pif paf pouf, le poème indique où est le journal ! Et aussi sans doute qu’il y a une lampe escamotable dans l’armature du meuble où le bouzin est rangé, parce que le fils sait qu’elle est là en étant jamais venu dans la pièce. Pas de bol, à part confirmer que le père a bien volé l’Enculos aux fée, on sait peau de zobi de plus.
Cut chez les fées pour introduire Holly Shorts; de la police magique, et le Time Freeze (un truc qui bloque le temps sous une zone en forme de dome sauf pour les fées), Holly arrête un troll et sauve un mariage. Et on apprend que c’est son père qui a volé l’Enculos pour Artémis Fowl, père, pour sauver le monde des fées de Opal Koboï (Le Méchant sans visage). On nous réintroduit Dickhead de la séquence d’ouverture, qui est un Nain géant (si, si. Un Nain d’heroic fantasy, mais de taille humaine.).
Retour au manor. Artémis, fils, s’habille en Men In Black, parce que what the fuck après tout, Juliet, la nièce du majordome arrive au manoir, et je vous préviens, elle sert à RIEN. Artémis lit le journal paternel, apprend que celui ci rencontrait toujours le père de Holly au même endroit et envoi son majordome surveiller les lieux. Holly qui veut réhabiliter son père y va aussi mais j’ai du cligner des yeux parce que j’ai pas compris comment elle sait où aller au sortir de sa mission ‘troll’.
Bref, elle se fait gauler par Artémis et Dom. Boude d’abord puis accepte de les aider quand les fées prennent d’assaut le manoir avec un time freeze et le troll qu’elle a arrêté un peu avant. J’ai pas compris pourquoi cette fois le bouzin temporel freeze le temps à l’EXTERIEUR du dôme et pas à l’intérieur… Les héros galèrent avec le troll, la magie étant désactivée sur l’ensemble de la maison. Dickhead avale l’Enculos, parce que pourquoi pas. Et Juliet passe 1/3 de la séquence accrochée à une corniche et les autres n’en ont putain de rien à foutre, d’ailleurs elle s’en tire pépouze toute seule à la fin, même si les scénaristes auraient pu l’oublier là, tellement elle sert à rien.
Dom, le majordome noir finit écrasé, alors qu’il a sauvé le héros blanc de la chute du troll qui s’était pris dans le lustre. La magie étant désactivée Holly ne peu rien pour lui. On devrait être triste mais on l’est pas parce qu’ILS JOUENT TOUS COMME DES AMIBES SOUS LEXOMIL alors tu t’en fous, parce que tu vois bien que chez les fée, y a un mec qui va trahir le petit chef qui est méchant avec Judi Dench depuis tout à l’heure, et rétablir la magie quand il dit « non, on remet pas la magie », tellement c’est cousu de fil blanc. Bref, ça arrive. les héros sortent sur la terrasse, on te remontre que Dickhead a bien l’Enculos dans le ventre et là le Time Freeze qu’a pris un chtar au début de la bataille, se met à déconner, les fées fuient, Dickhead creuse et s’enterre, Artémis, Juliet et Dom courent dans la maison et…
Hop flash forward de 48h, Artémus a l’Enculos en mains (wait what ? mais d’où ? Qué ? Plait-il ? Dites Disney vous vous foutriez pas carrément de ma gueule ? Y aurait pas comme un plot hole de la taille du Zimbabwe là ?), Juliet est une plante verte, et Holly se propose de l’activer pour téléporter son père. Ils font bien, y a urgence, le méchant est en train de transformer Artémis Fowl, père, en crystal géant de charbon. Holly récite un poème incantation de merde et l’Enculos fait moult effets spéciaux (« REGARDEZ, C’EST LA MAGIE ! ») avant de se calmer. On a droit à 30 secondes de Où est Charlie, avec Artémis qui cherche son père dans toute la maison dévastée et « Oh le plancher du premier a les mêmes effets spéciaux que l’Enculos y a deux secondes, ET SI PAPA ETAIT DANS SON BUREAU SECRET ? SUSPENSE INSOUTENABLE ». Bref, il y est. Le méchant a un instant de seum en constatant qu’il n’a pas réussit à carboniser Fowl père. Halo vert, oh mais on l’appelle sur son smartphone magique. Mais qui cela peut-il bien être ? Sans doute l’esthéticienne pour annuler son gommage facial. Non, c’est Artémis, fils, qui l’appelle.
« Ahaha, on t’as bien niqué, hein ? Bah tu vas voir, bâtard, on va v’nir chez toi et je vais ken ta mère, vu que j’ai perdu la mienne tout jeune, ça me résoudra mon Œdipe, tiens. Hein ? Morte ? Je sais pas, je t’avoue, elle était là, et puis pouf, on l’a perdue, depuis j’ai des pulsions érotiques malsaines sur les mamans des autres. » et de conclure « I am Artémis Fowl and I am a criminal mastermind. » ce qui est risible puisque clairement on l’a vu être n’importe quoi dans ce film sauf un criminel, et un génie.
S’ensuit une séquence qui se voudrait cool mais manque de tout le swag du monde pour y parvenir, qui fait le lien avec la séquence d’ouverture et scelle la team Artémis Fowl² (père & fils), Dom le Majordome, Dickhead et Holly shorts. cut, crédits.
Ma critique :
WHAT. THE. FUCKING. FUCK ? Je pensais que Disney pouvait difficilement faire pire que A Wrinkle In Time ? Et ben figurez vous que j’avais TORT ! Dans A Wrinkle In Time, les acteurs jouent bien, c’est le scénar et la narration essentiellement qui ne vont pas. Ici RIEN ne va :
– Les acteurs principaux sont moins captivants que des cornichons dans un bocal,
– les effet spéciaux du film font penser à l’hipppocampe arc-en-ciel géant dans Percy Jackson et la Mer des Monstres en terme d’intégration. Au moins un raccourci dans le temps avait ça pour lui.
– les second rôles connus (Colin Farrell dans le rôle d’Artémus, père et Judi Dench en sous chef de la police Magique) ont vraiment l’air de se demander ce qu’ils foutent là, c’en est gênant.
– la narration visuelle est ABOMINABLE. « REGARDEZ LE SMARTPHONE DU MECHANT IL FAIT UN HALO VERT KRYPTONITE JUSQU’A SON VIS- EUH, SON ABSENCE DE VISAGE, C’EST MAGIIIIQUE »
– t’es déconcentré en permanence par des détails incongrus : les yeux bleus ‘liner de piscine’ du majordome noir, le centaure genderqueer, avec une jupe juste sur le devant (Sérieusement ? un tablier-jupe ?), les ailes mécaniques des Fées (Wot ?!), le flingue des fées qui se transforme en n’importe quoi (massue, arc et flèches, blaster laser) il doit bien faire le café et cirer les godasses aussi… Ces quoi ces uniformes/armures vert(e)s de la police des fées ?
– Juliet, ce personnage qui ne sert à RIEN. On ne l’oublie sur la une autre planète sans jamais expliquer comment elle est rentrée hein, mais c’est tout comme.
– Dickhead ne sert à rien non plus, scénaristiquement, mais c’est le perso comic obligatoire d’un film disney, et c’est encore Josh Gad qui s’y colle, il me fatigue ce type.. Et puis surtout, il créé le plus gros PLOT HOLE de l’histoire du cinéma…
A QUEL MOMENT ARTEMIS RECUPERE L’ENCUL- euh, l’ACULOS QUE L’AUTRE A AVALE ?! Punaise, c’est pas comme laisser Calvin à l’autre bout de la galaxie et de le faire rentrer par ses propres moyens, hein, c’est FOUTRE DIEU L’ARTEFACT CENTRAL DU FILM. Tu le vois briller dans le ventre de Dickhead, tout le monde fuit l’explosion du Time Freeze, et là, Artémis descend les escaliers avec le bordel à la main. Mais euh ? Il a fisté Josh Gad pour le récuperer ou bien ? Mystère et boules de chewing-gum.
Ah oui, toutes les bandes annonces contiennent un plan où on voit une vieille femme se transformer en une belle jeune fée asiatique lévitant dans l’air, clairement un des plus beaux effets spéciaux de l’ensemble. Cherchez pas, il n’est pas dans le film, toute la séquence a été coupée au montage final. MOUHAHAHAHAHAHAHA !
Le verdict : -3/5 (Je me laisse de la marge, des fois que je trouverais pire, jour. Oh punaise, l’angoisse)
Artémis Fowl devrait s’appeler Artemis Foul, tellement il est pourri jusqu’à la moëlle. Autant de pognon, pour si peu de résultat, à part les énarques je ne connais pas. A Wrinkle In Time était un nanar, du genre qu’on peut regarder avec des lasagnes réchauffées, de la glace et des chips et du gros rouge qui tâche ?
C’était une oeuvre d’art à côté. Pour celui-ci, vous allez devoir vous droguer, et sévèrement, si vous voulez espérer en tirer un quelconque plaisir ! Même en production TV, ce serait considéré comme un mauvais film. Tu m’étonnes qu’ils aient abandonné le projet de franchise !
PS : non l’artefact magique ne s’appelle pas l’Enculos, mais l’Aculos. Oui, je sais, je sais.
Huhuhu, toutafé d’accord avec toi. 😀