Telephone

le

J’indiquais le mois dernier avoir désinstallé Grindr, parce que je n’ai plus envie de cul brut, je préfère les câlins, les échanges, et pourquoi pas un peu de papouilles, mais le cul pour le cul, quelle chienlit* ! Et puis je l’ai désinstallé aussi parce que je trouvais que c’était devenu un truc bouche trou, pour m’occuper les doigts, l’attention, l’esprit, éviter l’oisiveté. Un peu comme la branlette adolescente ou un hochet. Et à 40 ans, j’ai passé l’âge de jouer avec un hochet.

Et c’est comme ça que cette semaine, pour un peu la même raison, j’ai désinstallé de mon téléphone mon deuxième plus gros hochet : Twitter. Que ce soit clair, je suis toujours présent sur Twitter, et je n’ai pas l’intention d’en partir pour l’instant, même si l’idée m’en a déjà traversé l’esprit, je dois l’admettre. One day, dans le futur probably, proche ou lointain ? To be determined. J’ai longtemps cantonné son utilisation à mes moments de connexion à la maison, et je me rends compte que ce n’était pas plus mal, même si c’était peu rentable social-media-wise, vu que je passais toujours juste avant de roupiller, vers minuit, quand il n’y a plus personne pour vous lire et vous RT. Mais j’ai assez envie d’en limiter mon usage, a minima pour un temps, et si possible de façon durable.

En y repensant, je me suis fait la remarque que toutes les applis sur mon téléphone sont autant de hochets. Bambin, j’ai décidé du jour au lendemain d’arrêter les couches, et je n’en ai plus jamais eu besoin, à l’étonnement de ma mère qui ne me pensait pas ‘propre’ alors que c’était une question de pragmatisme : on me mettait des couches, autant qu’elles servissent. Vers 5 ans, j’ai abandonné mon objet transitionnel, une couverture que j’emportais jusque là partout avec moi, de la même façon. Fast forward 25 ans plus tard, alors que j’étais dans la merde noire socio-économiquement, j’ai fait l’acquisition d’un smartphone, pour avoir être dans la norme de mes amis intégré socialement, ou du moins en avoir l’impression, être rassuré. Ce fut le retour au hochet et à l’objet transitionnel. 10 ans, et un peu plus, plus tard, il est largement temps de s’en défaire.

Alors, je me suis déjà posé la question de revenir à un dumb phone en ressortant mon Nokia 3310 d’il y a 18 ans, (Mais siii la mini brique avec écran monochrome, le serpent comme unique jeu, pas d’apps, pas d’appareil photo, et les SMS limités à 180 caractères, mais qui était INCREVABLE comme téléphone), ou alors en un peu moins dumb, sans être totalement smart, en optant pour sa réédition. Sauf que j’ai quand même envie d’un appareil photo numérique plus que potable (J’ai fait des photos avec le Pixel du Duncan et « MAMA MIA… ! »), d’une appli d’itinéraire efficace et de l’accès à mes mails sur mon prochain téléphone, alors, non, le dumb phone, sans doute pas.

Mais du coup, j’ai transformé mon smartphone en numb phone. Un téléphone dont j’ai désactivé toutes les notifications des apps. Un téléphone aucun jeux qui exige que je passe du temps en m’exposant à de la pub ou que je cède à des microtransactions pour progresser. Un téléphone sans aucune application avec fonction sociale. Un téléphone à vocation de redevenir un outil, et pas à me créer du temps de cerveau indisponible, à niquer ma capacité d’attention et à satisfaire perpétuellement mon instant gratification monkey, je le nourris suffisamment déjà, en tant que fieffé procrastinateur.

2 commentaires Ajoutez le vôtre

Laisser un commentaire :

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.