Avant de rentrer dans le vif du sujet, je vous mets la référence du titre, des fois que vous ne l’auriez pas. Comme ça, vous l’avez. Et comme ça vous avez une idée de mon état d’excitation de formiculteur… Et si Kristen Wiig vous fait marrer, il y a eu trois autres vidéos du même tonneau, depuis 2012, même principe, et Sue est de plus en plus timbrée à chaque fois. Perso, j’adore.
Mais revenons à nos moutons. Ou plutôt nos fourmis. Il y a 19 jours, je confirmais que j’avais les premières nanites de ma toute nouvelle vie de formiculteur. Avec la probabilité que les autres reines voient leurs premières nanites arriver à maturité à leur tour dans les jours suivants. Mais chaque chose en son temps…
Pour commencer, sur 5 reines, il n’y en a plus que 4. La reine qui semblait avoir totalement abandonné il y a 15 jours ses oeufs pondus un mois plus tôt, et qui semblait plutôt apathique depuis le début, est morte, sans avoir touché au miel qui lui avait été proposé en même temps qu’aux autres. Je sais bien que certaines Lasius hibernent, mais cela arrive généralement quand la température baisse vers 10°C, ou moins, a priori, bien plus exceptionnellement sans doute en intérieur, dans un appartement à 20°C avec une bonne hygrométrie. Triste monde tragique.
La deuxième reine dont j’attendais les premières nanites a effectivement vu ses premières ouvrières s’éveiller de leur stade nymphéal, quelques heures après que j’ai publié mon update sur leur situation. Et alors que je m’attendais à ce que celles-ci et celles de la première colonie foncent vers une teinte plus rousse ou noire, elles sont restées couleur miel dans les deux cas. Du coup, j’ai parcouru les forums et sites spécialisés un peu plus, et je me suis rendu compte que, contrairement à ce qui était indiqué sur la fiche wikipédia, les Lasius Flavus ne sont pas à proprement parler des fourmis rousses : leur reine est rousse foncée ou brune, claire ou foncée, et les ouvrières ont une jolie couleur miel clair. Me voilà donc avec deux fondations de colonies de Lasius Niger. Et vous savez quoi, il semblerait qu’elles ne soient pas polygynes, contrairement à ce qui est indiqué sur leur fiche Wikipédia. Hin, hin, hin. Donc pas de super-colonie potentielle en vue, mais bien deux colonies distinctes.
Les deux dernières reines ont elle aussi vu l’éveil de leurs premières nanites -une et deux, respectivement, avec deux ou trois cocons et nymphes en route pour chaque. Il semble qu’elles se développent plus lentement que les deux autres, avec une à deux semaines de décalage d’évolution à ce stade. Mais ce n’est pas le plus inattendu. Vous vous rappelez que, depuis le début, j’ai un mal fou à savoir de quel genre de Lasius sont mes reines ? Elles sont toutes rousse/brune foncées ou châtain clair ou foncé. Et je n’ai pas d’appareil de prise de vue suffisamment performant me permettant de faire des distinguo morphologiques éventuellement plus fins…
Mais la couleur de leurs ouvrières est un bon déterminant ! Et loin d’être couleur caramel ou rousse, les ouvrières des deux dernières reines, elles, sont résolument noires, au moins de tête et d’abdomen. Parce que dans un cas, les deux nanites semble intégralement noires, alors que dans le second, l’unique nanite semble avoir un thorax brun… Ce que ça signifie ? Et bien, que, outre deux colonies de Lasius Flavus, j’aurais possiblement une colonie de Lasius Niger (ouvrières toutes noires) et peut-être une colonie de Lasius Emarginatus (Ouvrières noires avec un thorax brun), une autre variété du genre Lasius, les trois étant des espèces endémiques européennes…
En gros, les soirs des 30 et 31 juillet 2020, il semblerait que j’ai eu une moulasse pas possible, et que j’ai attrapé une reine de chacune des trois variétés de Lasius les plus répandues en Europe. Triplé gagnant. Le mec qui rêvait de commencer la formiculture avec une colonie, et qui va se retrouver avec 4 colonies sur les bras. Je cèderai/vendrai peut-être une des deux colonies de Lasius Flavus, si les deux profitent bien. Mais pour sûr, j’ai envie de garder les trois variétés différentes que j’ai là à long terme !
Évidemment, quelques photos (oui, deux de mes fondations ont une moisissure noire sur le coton et leur réserve d’eau initiale a jauni, ce qui m’a conduit à brancher chaque colonie sur un petit hub connecté à un autre tube avec une réserve d’eau, si d’aventure les fourmis souhaitait déménager, même si, de ce que j’ai lu ça et là, il semble que ça ne les préoccupe ni ne les menace plus que ça. Et oui, une reine a gardé une de ses ailes, qui du coup est toute cra-cra.
1/ La fondation Lasius Flavus du Coton Propre.
La reine est clairement brune foncée, et ce n’est pas juste un effet de lumière, mais la couleur des ouvrières ne trompe pas quand à la variété.
2/ La fondation Lasius Flavus du Coton Moisi ou de l’Ange Déchue
Elles ont été plus timides à la prise de vue, la moitié des ouvrières se cachant dans un creux sous coton avec des œufs. On voit bien que l’eau a jaunie dans le réservoir d’origine, le coton du deuxième réservoir n’est pas réellement jaune en revanche, c’est un effet de lumière (l’autre source de lumière autre que la lampe torche de mon smartphone est une ampoule jaune un peu plus loin). Encore une fois, une reine Lasius Flavus foncée, même si son abdomen est plus clairement brun que celui de sa congénère, ce qui ne se voit pas bien ici, avec son aile toute crassou.
3/ La fondation Lasius Niger de la Grande Moisissure
La reine est d’un châtain très foncé, quasi noir mais pas tout à fait, même si elle apparaît noir sur les photo. Le jaunissement de la réserve d’eau, du coton et le développement de moisissure noire est visible ici. ainsi que les deux ouvrières toutes neuves, noires de bout en bout, ce qui ne me laisse aucun doute quand à leur variété, au sein du genre Lasius. J’espère à terme, avec la progression des colonies réussir à les débarrasser de cette moisissure noire, parce que même si elles-même s’en battent les antennes, c’est assez désolant pour l’observation. Comme leur consœurs Lasius Flavus du Coton Moisi, elles disposent d’une seconde réserve d’eau, branchée sur un hub, comme leur tube d’origine, afin de leur permettre de déménager si bon leur semble.
4/ La colonie Lasius Emarginatus du Coton Immaculé
Clairement la plus « rousse » des quatre reines que j’ai. Son unique ouvrière, bien visible sur la première photo, a clairement la tête et l’abdomen noirs et le thorax brun. On aperçoit bien la physogastrie (expansion de l’abdomen, du fait d’un estomac bien rempli) de la gyne (reine) après avoir été becqueter un peu du miel tout neuf à gauche.
A bientôt, pour la suite des formicables aventures des Truites des Sables du Leto Blog !
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