Gast. Depuis que j’ai pu déterminer de façon assez certaine quelles Lasius j’ai sous ma responsabilité, j’ai parcouru un peu plus les forums spécifiques aux variété Niger, Flavus et Emarginatus. Je savais que ces variétés dans la nature connaissaient une diapause, c’est à dire une période d’activité archi restreinte, semblable à une hibernation. Mais fichtre diantre, alors que je pensais la diapause induite par la température chez les fourmis hivernantes, et donc tout à fait négligeable dans le cadre d’un élevage en intérieur, figurez vous que je me mettais le doigt dans l’œil jusqu’au bout du ver géant des sables !
Les Lasius Niger, Lasius Flavus et Lasius Emarginatus EXIGENT un hivernage ! « Exigent ? » me direz vous ? Bah oui, « exigent », parce que foin de températures, cet hivernage, c’est leur horloge biologique qui leur dit quand s’y préparer. Et clairement, de mi-octobre à mi-novembre, c’est la période de préparation, où, in the wild, elles se gavent de miellat des pucerons qu’elles élèvent, de miel d’abeille si elle tombent dessus, d’insectes fraîchement décédés etc, histoire de pouvoir aller dormir trois mois et quelques, sans becqueter, ou presque, jusque fin février. Bon, jusque là, ok, les filles, allez roupiller, d’autant que si je déménage d’ici le mois de mars, et que vos 4 colonies tiennent encore dans leur boite à chaussure, moi, perso, ça me va bien, bien, bien. Limite, ça m’arrange même. Grave. Certes, sauf que… (Attention, air connu des plus de 30 ans ou des gens avec une culture musicale éclectique, pour les autres)
« Oui mais voilà pendant c’temps là sur l’internet on entend les forums crier : Il faut les mettre au frigo ! Au frigo, AU FRIGO ! Mais faudrait voir à pas qu’elles gèlent ! Sinon elles auront trop chaud, oui trop chaud, bien trop chaud ! Et elle s’réveilleront pas d’sitôt !) »
En gros, si il n’y a pas de refroidissement de température, ces coucourdes vont passer en mode « Bonne nuit les petits » quand même, alors que leur organisme continue à brûler le contenu de leurs estomacs gavé à rythme normal, puisqu’il fait une température compatible avec un métabolisme à rythme normal, du coup le gavage qui doit leur tenir trois mois, ben il tient 1 mois et demi et tu te retrouves avec un couvain mort (parce que lui il a pas hiverné mais il a pas été nourri par les ouvrières en mode »Snooze »), des ouvrières mortes, et une reine au mieux hagarde, si elle-même n’a pas trépassé non plus. En même temps, c’est logique, que la sélection naturelle ait favorisé sous nos latitudes des espèces avec un hivernage biologiquement programmé. Mais, quand même, cette histoire de les mettre au frigo quand même, ça m’embêtait un peu quand je l’ai lue.
Parce que figure toi, Hannibal*, que j’ai un frigo petit format. Tu sais, celui avec compartiment freezer. Ce petit compartiment qui givre, parce que ton frigo tu l’ouvres TOUS les jours. Ce petit compartiment qui, une fois givré, baaah, refroidit plus tant que ça ton frigo, même sur le réglage max. Ce petit compartiment que tu dois donc dégivrer régulièrement, et qui, ceci fait, d’un coup, même au réglage minimum, parvient à congeler jusqu’au contenu du bac à légumes : adieu concombres soyeux et autres binouses rangées là. Bonjour, glacé glas de toute bonne chose. Je ne peux donc décemment pas y mettre les bestioles.
Alors que j’en touchais simultanément deux mots et les testicules au Duncan, pendant notre câlin vespéral**, il lui vint une idée avant la félicité : je n’avais qu’à les mettre sur le balcon, en prévoyant une installation qui tempérerait quelque peu les variations de températures en sont sein, afin que l’ensemble restât à des températures hivernales mais point polaires. C’est ainsi que j’ai fait l’acquisition auprès d’une connaissance caviste d’une boîte en bois vide avec le projet de la tapisser de polystyrène à l’intérieur et de vieux papier froissés pour l’isolation, de la couvrir de plastique afin de la maintenir à peu près hors d’eau, et d’y coller mes fondations dans leur boîte à chaussures actuelle.
Je vais donc consacrer une partie de ma première semaine de confinement à cette réalisation, gaver les fondations de miel et de lait, et dans une semaine : hop, au frais les filles, pendant 3 ou 4 mois ! C’est plus des Truites des Sables, c’est Hibernatus ! (Enfin, non, justement, le but c’est d’éviter le gel ici, mais pas le froid !). Allez je vous tiens au jus !
*Oui, oui, c’est toi, lecteur ! #DoYouSeeWhatIDidHere ?
** Oui, oui, parce qu’on aime bien avoir des discussions qui n’ont rien à voir avec le schmilblick pendant qu’on se fait des choses que la morale catholique réprouve. My weirding way, quoi.