Rond comme un ballon

Mes parents, quand ils étaient tous jeunes médecins généraliste en campagne gagnaient plutôt bien leur vie. Après un séjour dans les Pyrénées l’hiver de mes deux ans, le ski était devenu leur marotte hivernale et nous nous sommes posés, plusieurs années de suite à Super-Besse, en Auvergne, à l’hôtel Le Chamois, à Besse-et-Anastaise, tenu à l’époque, et jusqu’en 2002, par M. et Mme Charon, et fermé depuis 2018 me dit Internet. Les photos disponibles en lignes datent de 2013 pour Google Maps et sans doute de 2000 ou 2002 pour le vieux site Orange tout déglingo mais correspondent assez bien au souvenir que j’en ai, (sauf l’espèce de salle de bain avec un motif carrelé rainbow, qui m’est inconnue au bataillon).

Les Charon étaient des gens adorables autant que je me souvienne, mais c’était peut-être parce que j’étais adorable, bambin. Je ne courais pas partout, j’attendais mon tour pour parler quand les grands avaient une conversation entre eux, et si je voulais visiter quelque part, je demandais si je pouvais, ce qui me filait une côte phénoménale auprès des hôteliers et restaurateurs, tellement habitués aux client avec enfants bruyants, courant partout et entrant en cuisine si on y prenait pas garde. A tel point que je me suis retrouvé plus d’une fois assis derrière un bar ou accueilli en cuisine de restaurant pour voir les gens travailler, alors que j’avais 3 ou 4 ans. Je ne restais peut-être 10 minutes à tout casser et après je retournais sagement à table de mon propre chef, mais à chaque fois, tout le monde était impressionné par un gamin aussi mignon. « On pouvait t’emmener partout avec nous, t’était calme et sage partout. » dixit ma mère.

Bref, l’endroit était notre chez nous à la montagne. La journée, mon père et son meilleur ami allaient skier, ma mère et sa femme s’occupaient généralement des trois enfants et quelques fois, faute de savoir skier ou d’être suffisamment en forme et sociable pour participer à quelque activité que ce fut, j’ai passé l’après-midi à la garderie de la station : une jungle de gamins hurlants et pleurant pour leur parents, avec un espace extérieur de jeu restreint en fonction des capacités de surveillance du jour par rapport au nombre d’enfants laissés en garde. Je me rappelle y avoir dessiné, surtout. Et dormi (le temps passait plus vite comme ça !).

Le soir, je ne sais plus si on mangeait à l’hôtel ou pas, il me semble que oui, mais je peux me tromper, c’est si loin, mais je me rappelle qu’avant d’aller dormir, le soir, alors que les parents prenaient un dernier verre ou un café, j’avais le droit d’aller au lounge de jeux attenant au bar qui comportait une station de jeu de fléchettes, un billard et, surtout, un truc révolutionnaire pour l’époque en France (nous sommes en 1983/84), une TABLE BASSE D’ARCADE ! Si vous n’avez aucune idée de ce dont je parle, il s’agit d’un truc comme ça ;

Et c’est là que, à la faveur d’une pièce ou deux, des parents ou de leurs amis, j’ai joué pour la première fois de ma vie à un jeu vidéo ! La station ci-dessus est sans doute un truc home made inspiré des oldies de l’époque, mais elle a pour point commun avec celle de mon enfance son plateau en verre noir et lisse et son jeu : PAC-MAN. (Encore que ça ait l’air d’être plutôt Ms Pac-Man sur cette photo). Bref, mon premier jeu vidéo ever est une référence vidéoludique absolue. Alors j’étais une quiche, pensez-vous, à trois ans, on est pas méga coordonné avec les objets du quotidien alors avec un joystick et des boutons et 4 fantômes à surveiller… Mes parties à moi ne duraient jamais longtemps, mais nous étions trois à jouer ! Et la dextérité des autres me fascinait, surtout lorsque passé quelques niveaux, les fantômes gagnaient en vitesse et en stratégie !

J’ai dans les oreilles pour la vie le jingle de début de jeu. Le bruit de baudruche flétrissante de Pac-Man mourant après avoir été rattrapé par un fantôme, ou le bruit des fantômes réduits à une paire d’yeux allant rechercher contenance dans leur base, au centre du labyrinthe, après avoir été mangé par Pac-Man gonflé à bloc par une super pac-gomme ! En 1984, a débarqué dans Récré A 2, l’émission jeunesse de référence, avec Dorothée, déjà, mais bien avant le Club Do. Avec les pac-gommes, les fantômes Inky, Binky, Pinky et Clyde, une nouvelle avec Mademoiselle Sue, et leur affreux chef : GRILLE-PAIN !! Et surtout, cet inénarrable générique chanté par William Leymergie !

>Lorsque j’ai eu mon premier smartphone fin 2008, la première appli de jeux que j’ai chargé dessus c’était un portage de Pac-man, sans pub à l’époque, mais avec seulement les cinq premier niveau d’accessible gratuitement. C’était largement suffisant pour jouer dans le métro, une playlist dans les oreilles ! Depuis, j’ai malheureusement abandonné, les versions mises à jours sur tous les stores aujourd’hui sont truffées de pub à moins de payer.

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