#MeToo, Pédobear et les euphémismes, au bal des hypocrites

#MeToo et l’affaire Weinstein ont libéré la parole des femmes face aux violences sexuelles dans le monde artistique. Depuis, c’est un dévidoir ininterrompu de variantes du hashtag dans tous les milieux socioprofessionnels, progressivement chaque corporation a le droit au sien, et notre société se voit confrontée à son usuel fatalisme en la matière.

La communauté LGBTQI est en train de connaître un #MeTooGay à son tour, lequel interroge autant sur le consentement que sur la construction même de nos sexualités oppressés, à l’ombre de l’hétéro-mascu-normativité.

Plus récemment, dans le sillon de l’affaire Matzneff, c’est le sujet de la pédophilie et de l’inceste qui ont pris, sur Twitter et dans les médias, au moins,  le devant de la scène. Et plus encore ici que dans l’évocation des violences sexuelles faites aux femmes ou aux gays, l’euphémisation des faits est de rigueur, dans les articles, dans les propos publics, jusqu’au chef de l’Etat, même. Valérie Rey-Robert publiait ce dimanche, un texte d’une extrême justesse sur la question. avec cette phrase terrible, pour faire prendre conscience du souci à quelqu’un :

« oui enfin le fait est que tu es ami avec quelqu’un qui a branlé des gamins de 9 ans »

Le fond commun à ces trois phénomènes, ? La construction de la sexualité, particulièrement masculine, telle qu’encouragée par les cultures issues des trois religions monothéistes, au moins. Et en creux cette question à 1 000 000 , qui a beaucoup fait parler d’elle sur Twitter cette semaine : « Comment fait-on pour que les hommes arrêtent de violer ? »

Que ce soit clair : ce n’est pas une prise de conscience. Tout le monde a conscience du problème. La preuve ? on dit aux femmes de ne pas paraître trop accortes, on dit aux enfants de ne pas parler aux inconnus. Impuissant ou fatigués d’avances de devoir lutter contre un truc qu’on sait endémique de nos sociétés, on tente de responsabiliser les victimes plutôt que de tenter de changer ce qui, dans notre éducation au monde, laisse le champs libre aux prédateurs du dimanche. Je sais. Tu sais. Nous savons. Et tous ceux qui font mine de le découvrir, souvent des hommes, souvent des politiques, sont des hypocrites. Ceci dit, ce sont souvent des synonymes.

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