Pull Marine

Je n’aime pas le sport. Trop de mauvais souvenirs sans doute, comme Matoo (Ouais je fais dans l’archéoblogologie). Mais pas que.

Je n’étais pas adroit de mes mains étant enfant : une bonne motricité fine mais une mauvaise coordination générale me faisaient préférer le dessin, ou la pâte à modeler (Plus Auguste que Rodin et plus Camille que Claudel en la matière) et l’imaginaire en général aux jeux d’adresse et de ballons. Et puis la culture machiste péri-footballistique et sportive en général était un truc tellement étranger à qui j’étais profondément, déjà sensible, déjà attiré par les garçons dès la maternelle, qu’on s’est aliénés mutuellement, le sport et moi.

Enfin, non, il y a un sport qui s’est insinué dans ma vie, à mon plus grand plaisir, parce qu’il est venu d’une personne que j’aime beaucoup, même si depuis 20 ans, je n’ai guère pu la voir (La vie, quoi.) et parce que je n’ai jamais eu à le partager réellement avec quelq’un d’autre, même qu’on on y va à plusieurs. Parce que quand vous êtes dans l’eau en train de faire des longueurs pour atteindre l’objectif du jour, vous ne pensez à rien d’autre, ou presque, vous êtes à l’écoute de votre corps et de vos sensations dans l’eau. Enfin, c’est mon cas.

« On force un peu trop là pour la respiration, allez lâche un peu de mou », « oh ben les cuisses, allez, un peu de nerf » « J’ai touché l’fond d’la piscine dans ton p’tit pull marine, celui troué au coude, qu’j’ai pas voulu recoudre… » « Joli paquet celui là ; dammit, j’ai raté ma respi, concentre toi connasse, tu vas finir par avoir une demi Môle à trop reluquer cet obscur objet de désir ! » bref, je suis seul avec moi-même, pour moi-même, en communion avec moi-même, et les longueurs que j’enchaîne. Je suis bien, là, comme nulle part ailleurs sur terre. Et promis, j’ai essayé la baignoire, ça n’a rien de commun, à part « C’est mouillé » #RainMan

Depuis 2015, malheureusement, j’ai peu remis les pieds dans un bassin (4 fois) et est arrivé ce qui devait arriver : j’ai perdu en muscles, en endurance et j’ai regrossi. Ah, ben oui, à défaut de faire du sport, je me suis rejoué « On dîne ? ». De 70kg je suis remonté à 75, 80, 85, et puis cette année 90.  La gifle : jusque là, je n’étais jamais monté qu’à 89. Et là je n’ai pas envie d’aller marcher, encore moins courir, alors que, découverte récente, j’ai perdu ma capacité à piquer même un sprint. Bref, il est temps de se bouger le cul. Et quitte à ressembler à un baleineau, autant que ce soit dans l’eau, plutôt qu’échoué sur la terre ferme.

Je suis tout feu, tout flamme à l’idée de trouver un bassin avec une ligne de longueurs peu fréquentée, de 25, 33 ou 50m, peu m’importe. Mais une ligne d’eau, juste pour moi. Parce que j’ai besoin de me jeter à l’eau. Et pas uniquement dans un bassin. Mais je commencerais volontier par là. Et je préfèrerais nettement migrer à Vannes et me pacser en 2021, que de retrouver l’état proche de l’Ohio dans lequel j’étais quand j’ai quitté Paris il y a 10 ans, et la galère professionnelle qui l’accompagnait. Je ne suis pas folle, vous savez, mais j’aimerais bien éviter de toucher le fond ou que l’été me soit meurtrier !

Bref, dans l’immédiat, j’ai grave envie de nager.

Sauf qu’en ce moment, les piscines, c’est pas vraiment ça.  Et cet hiver, je n’ai qu’un pull marine, pour avoir l’impression vague (hin, hin), d’être à l’eau. Allez, l’année prochaine, si tout va bien…

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