Je suis une grosse émotive

Je ressens les émotions plus fort que la moyenne. C’est un fait.

Au boulot, quand la caisse est bonne après une journée où on était 3 à faire des encaissements simultanés, parce que c’était le bordel, j’ai une vrai petite bouffée d’euphorie, et pas juste parce que faire la caisse, c’est passer le relais à mes collègues de la tranche horaire suivante, hein, mais parce que punaise y a pas eu d’erreur : ce qui est dans la caisse a été enregistré et tout ce qui est enregistré est dans la caisse. Et si ça ne tenait qu’à moi, je ferais même une petite victory dance, en live. Mais c’est considéré comme un peu weird socialement alors je me contente de la faire dans ma tête. Cette petite pointe d’euphorie à aussi son pendant dans l’autre sens : quand c’est le bordel au boulot, je perds toute mon organisation, mon sens des priorité se barre en cacahuète, je transpire pour rien, et je deviens assez facilement irritable (Sauf avec les clients), surtout, si en plus, on me demande d’en faire plus encore que mon boulot normal déjà en mode rush hour.

Après, il y a d’autres trucs qui font que je me sais hypersensible : j’ai des périodes d’oursitudes importantes (et de pire en pire avec l’âge), où je reste chez moi, où je m’occupe du strict minimum, sans voir personne, en jouant à des jeux vidéos). Je sais que si je vis avec quelqu’un, je vais faire l’effort de ne pas trop laisser court à cette tendance, mais il y aura fatalement des moments où je vais m’isoler. J’ai déjà prévenu le Duncan.

J’ai supprimé la plupart des réseaux sociaux pour éviter le surplus d’info, l’angoisse et la dépression qui allaient avec. J’ai gardé Twitter ou je discute peu avec les gens, mais où je RT beaucoup, notamment des threads intéressants, même si je déplore gravement que ces derniers ne figurent pas plus souvent sur des billets de blog pour que je puisse les fav dans mon navigateur et les lier ici à l’occasion ou pour que je puisse les relires. J’essaie doucement de faire la paix avec l’idée que je ne peux pas changer le monde à mon échelle, juste me changer moi, et que c’est déjà pas mal. Mais j’ai du mal.

J’aime bien avoir une présence sonore diffuse autour de moi, sauf quand j’écris (ici, ou ailleurs -non pas en ligne, non, ni publiquement. Un jour ? Peut-être.). Quand j’écris, c’est silence total. Juste le bruit des touches sur le clavier. Sinon je suis distrait. Déjà que je sérendipe online à mort dès que j’ai une interrogation sur un truc, besoin d’une précision. Bordel, focus, Leto, focus, quand tu écris. Mais euh, j’ai whatmille pensée simultanées à la minutes, j’y peux rien. C’pas de la pensée complexe, c’est de la pensée bordélique.

Enfin, LE truc qui caractérise mon hypersensibilité/hyperémotivité, je suis touché plus que de raison par les émotions fortes qui touchent les autres. Et ça ne date pas d’hier : en maternelle, je pleurais si la maîtresse grondait un autre élève. Aujourd’hui ça se traduit surtout d’une façon : je pleure beaucoup quand il arrive quelquechose de fort à quelqu’un dans une série, un film ou un bouquin. Particulièrement si cela implique : un deuil, un sacrifice de soi, l’expression d’un sentiment d’amour (amoureux, amical ou dans ce subtil entre deux), à plus forte raison si cela concerne des personnages LGBTQI, et à plus forte raison, si l’amour est impossible/contratrié/trahi (ex : dans Love Actually, j’ai l’oeil humide pour le gars qui fait sa déclaration avec des pancartes, mais surtout j’ai l’oeil humide pour le personnage d’Anna Thompson qui comprend qu’elle est cocue, et s’isole deux secondes pour retrouver une contenance) et alors s’il y a des difficultés supplémentaires qui viennent rendre la difficulté rencontrée. Bon j’ai aussi des gros moments de kif quand il arrive quelquechose de top à quelqu’un qui le méritait à mes yeux, hein, mais c’est pas aussi flag qu’avec les émotions tristes ou difficile à vivre.

Liste non exhaustive de moments de chialades livresques et/ou audiovisuels : la fin du Seigneur des Anneaux, une fois l’anneau détruit (Heureusement, ça dure moins longtemps avec le film !), la fin de 120 Battements, le sacrifice christique consenti par Leto Atréides dans le cycle de Dune (alors que le Christ lui-même, m’en touche une sans faire bouger l’autre, c’te coquinou !), la fin de Brokeback Mountain, de Call Me By Your Name, la fin de Avengers Endgame, la quasi totalité des épisodes de Grey’s Anatomy saison 17 so far, l’échange entre Wanda et Vision dans le dernier épisode de la série Wandavision, La mort de Joyce en milieu de saions et le saut de l’ange de Buffy à la fin de la saison 5 (Punaise, à côté Acathla c’est du pipi de chat), le passage « Wishing you were somehow here again » du Fantôme de l’Opéra (Parce que sinon, en vrai, le reste, c’est juste l’histoire, très bien romancée je l’admets, d’un incel qui veut ken, et qui se débine au dernier moment après avoir harcelé la meuf jusqu’à ce qu’elle cède)… Et il je pourrais en rajouter des tonnes comme ça.

Parfois je me dis que je devrais m’en débarasser. Il paraît que l’EMDR est très chouette pour ce genre de truc (Et ça tombe bien, je connais bien bien -BIEN !- quelqu’un qui pratique…) Sauf que j’ai tellement vécu avec ça toute ma vie et que c’est une part de moi à laquelle je suis attaché. C’est un peu ce qui fait mon humanité à mes yeux. A fleur de peau, certes, mais justement.. Et quand je constate que, paradoxalement,  je suis pas plus traumatisé que ça d’avoir vu un mec se faire tabasser, finir dans une mare de sang au boulot y a un mois et demi, je me dis que j’aimerais pas virer total psychopathe total dissocié tout de suite…

Bref, en attendant, je me laisse émouvoir grave. Au moins, je sais que je suis vivant·e.

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