Valérie Rey-Robert, alias Crêpe Georgette, est dans les Dunes du blog (mes liens). Je pourrais presque citer tous ses billets ici, pour mémoire, tellement ils sont bien écrits. Y compris lorsque je ne partage pas à 100% son point de vue. Lisez la donc ! (TW : viol, sexisme, puisque ce sont deux de ses sujets majeurs de publi.)
Dans son billet du 19 avril (oui, oui, je sais j’étais encore aux fraises, le mois dernier). Elle exprime son malaise quant à la tournure prise par la discussion publique, en France en particulier, face à la libération de la parole des victimes d’agressions sexuelles. Je cite ici la partie la plus marquante, pour moi, mais tout le billet est important :
« Je me souviens il y a presque 20 ans le procès Dutroux. J’étais mal, si mal à cette époque là que j’avais tout lu, tout regardé y compris les rapports d’autopsie des gamines. Je baignais en plein complotisme parce qu’il était plus simple d’imaginer des notables protégeant Dutroux qu’une simple incompétence, une simple flemme, une simple guéguerre flics/gendarmes qui mènent à la mort d’enfants. Si c’était juste cela, alors il n’y avait plus qu’à tout arrêter parce que je ne voulais pas vivre dans ce monde là. On était sur le forum des chiennes de garde à cette époque, à déjà parler de nos viols et déjà on nous expliquait que face à l’affaire Dutroux, ce qui nous était arrivé n’était pas si grave.
20 ans après c’est le même cinéma rien ne change. On ne nie plus la parole des victimes, Goldnadel explique à la télé, sans être immédiatement foutu dehors à coups de pied au cul, que ce n’est pas comparable à la sodomie d’un enfant de 3 ans.
La grande évolution est là finalement, peut-être encore plus cruelle que ce que j’avais envisagé ; nous croire mais nous dire qu’on s’en fout. »