Vendredi matin, en sortant du taf, à7h, je réserve mes billets OuiGo pour rejoindre le Duncan, le lendemain, pour 24h, à l’Hotel du Louvre (rien que ça). Je réserve aussi dans la foulée, mon billet pour l’expo Le Corps et l’Âme, au Louvre, le samedi, et un pour l’expo « Elles font l’Art », le dimanche, à Pompidou et puis je prévois, dans mon programme de la matinée avant d’aller dormir, d’aller valider ma procuration de vote au commissariat de police, puisqu’on m’a certifié que ça pouvait être validé dans la journée, et d’aller retirer à la salle des ventes les livres que le Duncan a acquis aux enchères plus tôt dans la semaine. Et puis je glisse sur une chaussette qui trainaît au sol, devant la machine à laver, attendant la prochaine lessive. Ma jambe droite décide de partir en grand écart, et mon genou droit, décide que « Fuck it, let’s twist again ! ». Entorse.
Je suis coutumiers des entorses : chevilles, genou droit, coude. Parce que voyez-vous, j’ai une hyperlaxité articulaire, particulièrement aux jambes. En gros là où la plupart des gens ont des articulations stables, avec des goutières articulaires marquées et des ligaments forts, moi pas. Du coup, je luxe l’une ou l’autre de mes chevilles 2 à 3 fois par an : le pied reste à la perpendiculaire de la jambe, et je suis obligé de le remettre en place moi-même (avec un joli bruit de chou qu’on écrase) avant de m’autoriser à faire mon malaise vagal suite à la douleur. Et, depuis 20 ans, j’ai dû entorser mon genou droit une bonne douzaine de fois, dont une qui m’a valu une rupture des ligament croisés (ce qui, forcément, n’améliore pas la solidité de l’articulation. Je peux aussi légèrement faire jouer l’articulation de mon épaule, sans tout à fait la déloger, mais il suffirait de forcer.
La faute à un syndrôme d’Ehlers-Danlos (SED), version occulo-cypho-scoliotique. Oui parce que y a tout un tas d’autres joyeuseté qui sont liées : ma myopie, mon pied plat, ma scoliose lombaire grave, un léger trouble de la posture dans la partie supérieure de la colonne, une asthénie certaine…). Ce qui est intéressant, dans mon malheur, c’est que quand je luxe ma cheville, je ne dois SURTOUT PAS, l’immobiliser, lui mettre une atèle, non, si je ne veux pas être emmerdé pendant des semaines, il faut absolument que marche dessus, sans attendre. Pour mon genou c’est un peu c’est différent, en général j’ai 24h d’immobilisation totale, une journée ou je claudique entre mon lit, le frigo et les WC, tellement se déplacer est compliqué, avec difficulté à la flexion ou l’extension complète, une à trois journées où je marche avec difficultés et où je peux faire des exercices de flexion extension, et puis une semaine où je marche avec un genou douloureux, mais pratiquable…
D coup, je ne suis pas allé à Paris ce week-end. Je n’ai pas vu le Duncan. Je n’ai pas pu me faire rembourser mon OuiGo. Ni le Louvre. Ni Pompidou. Et, cerise sur le gâteau, la réservation qui était sensée avoir raté via l’appli Oui SNCF, avant que je réserve via OuiGo a possiblement été prélevée sur mon compte quand même… Autrement dit, 200€ dans ma vue au total. Autre dommage collatéral, je n’ai pas pu faire valider ma procuration de vote pour les régionales et je n’ai pas pu aller chercher les achats du Duncan (mais normalement cette semaine, je devrais pouvoir, dès que mon genou fera moins chier). Autant vous dire que ce dimanche, je suis joie. Le premier qui me cherche, je vais en faire du pastrami.
Bon et si vous votez, votez à gauche, votez écolo, mais par pitié, évitez nous la droite, l’extrême droite, et les « ni de gauche, ni de droite » qui sont toujours à droite, merci, moi je ne peux pas, du coup.
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