La liste officielle en français écrit « pièce » pour le jour 29, or en anglais, c’est écrit « patch » ce qui est plutôt un empiècement, une rustine, un cache misère.
Quand j’étais petit, nombre de mes camarades, et moi aussi, avaient des pantalons, des pulls, des gilets ou des sweat-shirt avec ces patchs ovales en tissus épais, parfois en simili cuir, qui soit venaient juste renforcer un vêtement à un endroit critique de frottements, soit venaient recouvrir un trou, accidentel -après une chute dans la cour de récréation, par exemple- ou d’usure. Et pas que des enfants, nombre d’adultes avaient des vêtements avec de tels patchs. Certains instits de l’école pour parler de ceux qui me reviennent en mémoire le plus facilement.
Et puis, société de consommation oblige, c’est devenu un stigmate de pauvreté -« il n’a pas les moyens d’acheter du neuf »- ou pire, d’avarice -« Il est tellement grippe-sou qu’il préfère empiécer ses vêtements plutôt que d’acheter du neuf », pour enfin finir par être totalement ringardisé. Aujourd’hui, je ne croise plus personne dans mon quotidien d’adulte qui ait des vêtements avec ce genre de patch. Mes proches avec enfants en école maternelle et primaire ne font jamais rempiécer un vêtement de la sorte. Ma mère, qui coud volontiers des vêtements à mes neveux quand elle a le temps, ne suggère jamais de customiser un vêtement un peu usé de la sorte, et préfère acheter du neuf, « parce qu’on a les moyens ». Bref, avec le temps, le patch de coude, ou de genou, est devenu, y compris dans les médias audiovisuel, le signe du type arriéré, du losers, du Jean-Mi-de-la-compta qui ne comprends rien à la vie.
Il y a un côté esthétique aussi sans doute. J’admets volontiers que ces patchs ne sont pas toujours élégamment conçu, avec cette forme unique, et que souvent, un empiècement esthétique nécessiterait plus de temps, de savoir-faire couturier que nos vies modernes et nos addictions webo-sociales, ne le permettent. (J’ai une admiration toute particulière pour les gens qui se mettent à la couture dans mon entourage en ligne, comme Sailor Toshyo, ou Poneyto). Et du coup, plutôt que d’opter pour les patchs prêts à l’emploi, à coudre en deux coup de cuillère à pot, même quand on est un clampin, on préfère opter pour la facilité consumériste, faire le deuil de ce vêtement qu’on aimait bien mais qui est foutu, et hop on achète un remplacement, à pas cher, qui fait travailler des enfants au Benglasdesh dans des conditions insalubre, et qui en plus va voyager par avion. Irresponsable carbonement et socio-économiquement. Mais on a les moyens. Pour combien de temps encore ?
Purée, ça y est, je deviens un vieux con ! 😀
Je me souviens bien qu’à mon époque, c’était le cas déjà. Les pièces c’était pas super bien vu. 😦 Quelle connerie ! Je suis sûr qu’aujourd’hui on pourraît faire passer ça pour un accessoire presque ! Déjà qu’aux coudes c’est souvent un style dans certains pulls par exemple…