And so it begins…

Quand j’étais petit, mon père aimait bien me raconter des moments d’Histoire, parfois, avant que j’aille me coucher ou au coucher. Ce n’était pas souvent (Comme beaucoup d’hommes de sa génération, s’occuper des gosses, ça ne le concernait pas). Vercingetorix contre César, Jeanne d’Arc, la Révolution dans ses grandes lignes, et puis, la Première et la Seconde Guerre Mondiale, la bombe atomique…

Et tout xénophobe mal dégrossi qu’il soit (Baptisé, communiant, pas pratiquant mais marqué par la culture catholique, blanche, hétéropatriarcale classique, pseudo-rebelle en son temps pour aller au bal et picoler avec les copains, pas du genre à se poser des questions existencielles très approfondies ni a prendre trop de recul sur lui-même, bref, un mec lambda de sa génération), mon père a toujours été très clair sur le fait que le fait que des hommes cherchent à en priver d’autre de leur liberté de décider pour eux-mêmes était un problème, et que aller jusqu’à tuer autrui est une abomination. Mais parfois, devant le jusqu’au-boutisme de certains, la guerre et la mort sont nos derniers recours.

Parenthèse : bien que réac mal dégrossi, sa très bonne connaissance, bien qu’amateure et un peu old school sans doute (le compagnon de Dame Fanny, dont c’est le sujet de travail, aurait clairement moult choses à lui apprendre de plus), de la période de la Seconde Guerre Mondiale (des années 30 à 1945) et des débuts du Gaullisme, fait qu’il est imperméable à ZeProut, et ça, ça me fait un bien fou !

J’ai été marqué par ça, enfant, dans mon approche de l’histoire, du monde et de la vie. La haine de l’autre, c’est la guerre et la guerre, c’est la mort (des gens, de la morale, de l’intelligence…). Et même si, à l’école primaire, on nous a fait faire des exercices (Une frise représentant l’histoire de la préhistoire à nos jours, de l’antiquité à nos jours, une frise XXème siècle -alors non achevé #Né·eSousGiscard- etc.) pour réaliser à quel point le combat contre le Nazisme était encore récent, ses braises à peines éteinte, qu’une étincelle pourrait rallumer si l’on n’y faisait pas garde… Et même si j’ai compris à travers mes cours d’Histoire au collège et au lycée, les tensions, les héritages géopolitiques de notre temps, et que je les vois se replier sur eux-mêmes et déployer de nouveaux plis d ans leurs origamis en évolution constante… Et même si au fond de moi, je n’ai jamais douté des intentions très impérialistes et militariste de Poutine (Le mec est un pur produit de la Guerre Froide et du KGB, merde, quoi, les gens, forcément qu’il fait partie des neuneus qui se tripotent sur la puissance passée de l’URSS et sur une « Grrrrrande Rrrrussie, da ! », c’est aussi prévisible que Pécresse qui reprend le discours de l’extrême droite 10 ans après avoir marché bras dessus-dessous avec LMPT)… Et ben, malgré tout ça, il y avait jusqu’à cette semaine, une petite part de moi qui gardait naïvement l’espoir que ma génération, puisse être une des premières qui ne connaisse pas de conflit d’ampleur mondial dans sa vie.

Bon j’ai que 42 ans et potentiellement encore une trentaine d’années à vivre, j’admets que c’était du wishful thinking, clairement. Mais une part de moi espérait que Poutine chute dans un escalier ou qu’il fasse un AVC, ou qu’il se prenne un chambranle de porte en coursant sa meuf pour la bagatelle à travers le Kremlin nuitamment (quoiqu’il ait plus l’air d’être du genre à courser qui que ce soit avec un fusil à lunette et visée laser pour le butter que pour la bagatelle). Bref, dans le genre emmerde internationale, les talibans et les ZeProut faisaient assez bien le job.

Lundi soir, en apprenant le contenu de la déclaration de Poutine quand à l’indépendance du Donbass, une petite flamme dans mon esprit s’est éteinte. Celle qui avait déjà été soufflée lors du 11 Septembre, mais qui s’était rallumée ensuite, oh pas bien fort, mais quand même. Je doute qu’elle se rallume à nouveau. Visuellement, c’est moins impactant. Mais le danger est bien plus grand. Parce que l’autre con là, au delà de son délire personnel, il va en inspirer d’autres qui n’attendent éventuellement que de suivre son exemple. Ce n’est pas un hasard si certains posent la question de Taïwan et de la Chine. Et chez les barbus du Moyen-Orient, qui sait ce qui se mijote derrière les dollars qui ne partent pas QUE dans le show-off… Et si on ne l’arrête pas lui, on arrêtera pas les autres.

Ce qui me fait  encore plus voir l’avenir en noir, c’est de constater en rentrant ce soir qu’on est encore dans la demie-mesure, 3 jours après les annonces de lundi et alors que l’Ukraine est déjà envahie. J’étais censé être de la génération qui connaîtrait la paix, les voitures volantes écologiques et la félicité bordel, c’est ce qui m’a été vendu pendant les 20 premières années de ma vie. C’est quoi ce monde de merde au bord de la Troisième Guerre mondiale ? Bon, bah, finalement, on va peut-être mourir d’autre chose que du réchauffement climatique ! Et pourquoi pas l’hiver nucléaire ! J’avais dit au Duncan, qu’il nous fallait une cave ! Un bunker !

J’aimerais vous parler d’autre chose, mais je ne peux pas, il m’est impossible de faire comme si tout va bien alors que plus rien ne va, tout est chaos, à côté, tous les idéaux, les mots, abimés ! Bref, je cherche une âme qui, saura m’aider, je suis d’une génération désenchantée, quoi. Alors à j’essaie d’ironiser un peu, hein, mais en vrai, là, je flippe.

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