Il y a un mois environ, votre serviteur avait signalé dans ces pages, le début d’une nouvelle tentative d’élevage formicole. J’avais dit que je vous tiendrai au courant. Dont acte.
Résumé de la saison 1 (2020/2021) (L’Echec): (les épisodes : là, là, là, là, là, là, là et là)
Le premier essai avait été un peu poussif : j’avais logé les gynes (reines pondeuses) collectivement pendant 12 jours dans (un pot à confiture vide avec un coton mouillé), le temps de me décider à commander et me faire livrer le matériel adéquat, ce qui avait été une source de stress prolongé pour elles. Une fois installées décemment, j’en avais rapidement perdues 5 et il avait fallu bien cinq jours aux 5 survivantes avant de pondre à , et les premières ouvrières (la génération un peu concon du début) étaient nées début octobre (à J+66) pour des espèces qui passent en diapause (hibernation) entre mi octobre et fin novembre selon les températures moyennes, jusqu’en février/mars (toujours selon les températures).
Bref, elles sont entrées en diapause avec moins de 20 ouvrières par proto-colonies, en ayant à peine mangé du miel, sachant que sur une colonie mûre et bien nourrie y a déjà de la perte pendant cette période… Et au sortir de la diapause 1 seule colonie était encore bien en vie, 1 vivotait et est morte rapidement et les autres étaient mortes en cours de route… Pas très brillant. Et en juin, juste après que je me sois méchamment entorsé le genou, un matin, j’ai ouvert la boîte où la dernière colonie se trouvait, au calme et la reine était canée, alors que les ouvrières avaient mangé ce que je leur donnais (miel, petit morceau de fruits et viande à défaut d’insecte).
Résumé de la saison 2 so far (2021 – Un Nouvel Espoir) :
16/06/2022 : 10 gynes récoltées (Soit 1 mois (45 jours) et demi plus tôt qu’en 2020). A priori, cette année je n’ai qu’une seule variété (Lasius Niger) vu que toutes les reines sont noires. Pas couleur chataîgne, pas brunes foncées, noires !
J+3 : 7 sur 10 ayant pondu à 72h, 2 non pondantes et 1 morte.
J+7 : Pas de changement visible (à part des oeufs déplacés, signe que la gyne s’en occupe)
J+15 : 7 gynes avec oeufs et larves, 1 gyne non pondante mais avec l’abdomen bien distandu, 1 gyne non pondante.
J+21 : 7 gyne avec oeufs et larves, 1 gyne avec oeufs, une gyne non pondante.
J+28 : 2 Gynes avec oeufs, larves et premiers cocons, 5 gynes avec oeufs et larves, 1 gyne avec oeufs, 1 gyne morte.
J+35 : 7 Gynes avec oeufs, larves, et cocons (dont certain colorent légèrement, signe de maturation a priori), 1 gyne avec oeufs et larves.
Je note qu’en 2020, la colonie qui avait eu ses ouvrières en premier (5 à 6 jours avant les autres) avait été la plus avancée de loin (première à pondre, première en total d’oeufs pondus) par rapport aux autres et aussi celle qui avait, au final, survécu le plus longtemps.
Sur le cheptel 2022, à part celle qui est nettement en retard (et qui a pondu moins d’oeufs, aussi globalement), les autres tiennent toute un rythme et un taux de ponte à peu près similaires à 24/48h près. je devrais voir les premières ouvrières s’activer dans la semaine qui vient et on devrait être à J+40 de la ponte pour les premières (contre J+48 en 2020). (Moyenne de l’espèce en condition standard d’élevage, autour de 20°C, 45 jours de l’oeuf à l’ouvrière.)
Deux raisons évidentes à cette différence de rapidité de développement : l’absence de stress initial des gynes (moins d’énergie consommée pour rien = plus d’oeufs et plus d’énergie pour s’en occuper) et, surtout, la chaleur de grosse tchoin liée à la canicule : + 5°C à 10°C pour les températures sur Vannes (+15°C les 3 jours les plus chauds !) depuis un mois par rapport à celles de Rennes en Août 2020, et +5°C en intérieur en moyenne chez nous, par rapport à mon ancien chez moi en 2020.
Bref, tout ceci demarre plutôt bien. Et nettement plus tôt dans la saison (2 mois de différentiel sur les jours de ponte par rapport à 2020, c’est énorme !). J’ai commandé deux nids chez mon fournisseur habituel de matériel (et non je commande pas sur les sites de matos européen parce que, à produits identiques, les fournisseurs européens m’auraient coûté entre 160€ et 180€ hors frais de port (et livraison sous 7 jours), et là j’en ai eu pour 112€ frais de port et de douane inclus, commandé mardi, livré à J+3. Il annonce toujours le risque que la livraison prenne 10 à 14 jours et à chaque fois je suis livré à toute vitesse. Le pied.). et dans quelques semaines, viendra sans doute le moment de s’interroger quand à savoir quelles seront les deux fondations qui bougeront en hébergement type nid avec un semblant de naturel (substrat etc.) lesquelles resteront en installation 100% plexi, et, éventuellement, lesquelles devront partir (nature, chez quelqu’un, Ad Patres ?) (Je veux bien donner les fondations que je ne garderai pas ! Avis aux amateur de Lasius Niger, s’il en venait à passer par là).
Ah, et sinon, comme elle mangent des fruits, du miellat/miel, mais aussi des proies vivantes… J’ai investi sur ce dernier point. Faute vers de farine (facile à élever, les adultes n’essaient de se barrer de leur installtion que si y a vraiment plus de farine ni de peau de fruit ou légume rien à bécqueter), indisposibles à la vente ces dernières semaines (pas de transport des bébêtes, trop de perte quand il fait une telle chaleur apparemment) j’ai dû opter pour une alternative (moins facile à élever parce que nécéssitant un peu plus de faire attention à l’alimentation, l’humidité etc) et me voilà aussi, désormais, éleveur de… Grillons !
Leur vivarium est un peu spartiate pour l’instant, mais je vais voir à améliorer ça, tout en gardant ça pratique pour en prélever un ou deux de temps à autres : le but c’est de nourrir les fourmis, au départ, hein.
Quelques photos pour terminer :
(Si quelqu’un veut m’offrir un appareil numérique 4K, hein, parce que le téléphone montre ses limites pour faire des plans rapprocher sur si petit : les reines font 1,2 ou 1,4 centimères :p et sinon, encore une fois, elle ont rapporter de la moisissure noire avec elles, je n’y peux rien et elles s’en foutent totalement. C’est moins « joli », mais tant pis.)
Et voilà les grillons ! (deux pôtchis, un qui montre son museau et l’autre qui parade sur un carton qui a presque sa couleur, désolé. Et un gros, 2cm, de l’autre côté de leur vivarium. Et oui, y des morceaux de grillon qui traînent au sol, ils ont un peu mangé certains de leurs congénères dans leur boîte avant que je ne les installe dans plus grand et que je ne leur file du kiwi à bouffer ! #CannibalHolocaustGrillonesque)