Silent Night !

Le 10 novembre dernier, j’ai posté ici une vidéo de la chanson « Tu ronfles » de Juliette. Cette phrase, depuis une trentaine d’année, je l’ai tellement entendue dans la bouche de mes proches, de mes amis, de mes amants, (r)éveillés par un bruit tonitruant venu des tréfonds de ma gorge et de mes cavités nasales, un truc inimitable et inimaginable par qui n’est pas concerné ou ne l’a jamais entendu.

Je sais comment je ronflesparce que, adolescent, ma soeur, dont la chambre avait le ‘bonheur’ d’être entre la mienne et celle des parents, m’avait indiqué que d’une part c’était le même bruit et le même volume que les ronflement paternels et que c’en était au point que pour s’endormir après nous, il valait mieux que nous soyons synchrones pendant une bonne plage de temps, histoire que le rythme ait un effet hypnotique… Dès lors que nous n’étions pas synchrone, dormir sans bouchons d’oreilles devenait une gageure. Pour que vous vous représentiez à quel point, mon ronflement est dérangeant, j’ai pris le parti depuis 20 ans maintenant, de faire lit à part autant que possible avec les garçons qui souhaitaient passer plus d’une nuit avec moi. Parce qu’il y a le bruit, mais pas que ça. Imaginez votre matelas qui vibre comme si c’était un téléphone portable géant, de façon intermittente, sans un véritable rythme régulier, en plus de faire un boucan d’enfer, et parfois, alors que soudainement tout redevient calme (apnée du sommeil), vous vous endormiez tout juste qu’un râclement puissant de gorge et de nasaux  vienne déchirer le silence et que tout recommence. Bah voilà, je ronfle comme ça. L’âge et le surpoids n’ont pas arrangé les choses, loin de là. Corollaires du ronflement et des apnées, je dors de façon de plus en plus hachée avec le temps, par tranche d’une à deux heures pour les meilleurs nuit et à chaque réveil la bouche et la gorge déséechées, l’haleine de cadavre qui va avec #OdelineFion et la gueule plus ou moins défoncée par des maux de têtes…

En 2021, j’ai testé la gouttière mandibulaire. Après tout, j’ai porté des appareils dentaires nocturnes plus chiadés les uns que les autres à l’adolescence, alors pourquoi pas, le truc est réglable, donc a priori, ça doit être assez facile de trouver un compromis entre la projection mandibulaire vers l’avant pour maintenir le larynx ouvert et le confort, hein ? Vite dit. Déjà, il faut prendre tes empreintes dentaires dans le bouzin porté à chaud, sauf que tu les prends avec les mâchoires en position normale, hein et pas en position de projection de la mandibule, et forcément du coup quand tu passes dans ladite position, le bouzin est désagréable en place et tient moins bien. Et quand tu fais l’effort de prendre l’empreinte en projetant ta mandibule mais que t’as pas les dents en occlusion comme c’est mon cas, c’est mieux en terme de confort, mais le bouzin tient encore moins bien. Et ça c’est sans compter les semaines d’inconfort pour s’endormir avec le truc, tester tous les réglages possibles, en espérant que tu le perdes pas dans la nuit et qu’il finisse près de tes pieds sous la couette, comme la moitié des appareils dentaire amovibles avec lesquels j’ai dormi ado. Un matin, après deux mois d’essais, je l’ai rangée dans sa boîte et je ne l’ai plus remise. J’imagine qu’il y a des gens pour qui c’est bien, mais pas pour moi.

Quand j’ai rejoins mon pacsé, il y a un an, on avait déjà commencé à évoquer la prescription d’un appareillage respiratoire nocturne. Il fallait me faire faire un somnogramme au préalable, pour déterminer si j’étais un bon candidat (on appareille pas en dessous d’un certain seuil d’apnées par heure) et mon conseiller médical voulait que je sois équipé d’un modèle précis dont le déploiement venait de commencer. Bref, deux somnogrammes (le premier n’avait pas mesuré ma saturation, mais avait déjà montré que je faisais plus de 30 apnées par heures, ce qu’a confirmé le second, en adjoignant l’info que ma sat baissait entre un tiers et la moitié de sa capacité lors desdites apnées.), j’ai reçu chez moi le mec du labo fournisseur de l’appareil début Novembre. J’ai commencé pendant 15 jours avec le modèle n-1 par rapport à celui qu’on voulait parce qu’il n’avait plus le modèle n dans son stock cette semaine là.

Ouh pinaise, la révélation. Déjà, j’ai mis moins de 3 jours à me faire au masque nasal et à son harnais de tête (confort 95%, je peux juste pas porter mes lunettes une fois que je l’ai sur le nez, m’enfin je suis sensé dormir quand je le porte alors…). Ensuite, j’ai senti les différences en moins d’une semaine : je me suis remis à faire des nuits de 6 heures d’une traite SANS ME REVEILLER en plein milieu, un truc que j’ai plus connu depuis tout gamin. Au réveil après ces 6h, je n’ai plus besoin d’une heure pour sortir du brouillard comme c’était le cas avant, je peux me lever et être fonctionnel aussi sec, j’ai plus envie d’aller me recoucher pour éventuellement redormir entre 2 et 4 heures comme avant. Et comme l’appareil détecte si je fais des apnées, on a pu mesurer pronto le changement aussi : d’une moyenne de 30 à 35 apnées par heures (dont certaines d’une minute), je suis passé à une moyenne de 1,7 apnées par heure.  Le jour et la nuit (hin, hin).

Bon le masque nasal, c’est pas très glamour, j’avoue, pour qui partage éventuellement mon lit et serait horny au réveil. Mais avec grâce à lui, moi aussi, je peux être horny au réveil, sans puer totalement le cadavre dedans la bouche !  *\o/* *\o/* *\o/*

L’appareil que j’ai est tip top : 13x25cm, je peux adapter les réglages pour mon propre confort (pression, durée de la montée en pression, avec ou sans humidification de l’air etc.) transportable dans sa sacoche, et facile d’entretien (rien à part laver le masque nasal régulièrement et changer l’eau de l’humidificateur, si on s’en sert, à chaque utilisation. Il est déjà passé de la chambre au salon deux ou trois fois, de ma chambre à celle du Duncan, aussi, allé chez mes parents à Noël, à Dunkerque il y a trois semaines, tout ça sans vraiment gréver la place dans mes valises !

Et c’est pris en charge par la Sécu* ! Silent night, holy night, all is calm, all is bright ! Dormir en paix ça n’a pas de prix !

 

*Tant que je suis observant et que je le porte (l’appareil envoie les données au labo, qui confirme à la sécu que je porte le bouzin régulièrement), l’entretien, le remplacement en cas de soucis et les consommables (le masque est à changer tous les 6 mois environs, pour éviter qu’il ne perde en confort et en qualité hermétique) sont pris en charge. Je peux « oublier » de porter mon masque quelques nuits par mois, sans soucis, mais si je commence à ne plus le porter que la moitié du temps, la sécu va considérer, à juste titre, que je n’en ai pas réellement besoin et viendra le récupérer. Notez : on peut aussi acheter son appareil (800 boules), mais alors l’entretien/remplacement en cas de pépin et les consommables sont en charges propres.

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