Je suis un Nintendo Boy. Je ne suis ps certain que ça transparaisse réellement sur le blog depuis sa résurrection (et même avant, à vrai dire). Ma première console c’était la NES avec la double cartouche Super Mario Bros./Duck Hunt (avec le « Zapper » pour flinguer les canards, et le chien qui se fout de ta gueule quand tu le rates). J’ai joué à quasiment tous les jeux estampillés Mario au moins une fois (il me manque un Mario Paper dans le lot) et quand j’étais gamin, j’ai surkiffé le dessin animé way plus que les Tortues Ninja, et j’ai même été voir le film, alors que les critiques n’étaient pas bonnes, deux fois, une fois en français, en France, et une fois en VO, pendant que j’étais en séjour en immersion en Grande Bretagne, à 13 ans. Alors un film d’animation Super Mario Bros. par le studio Illumination à qui on doit les Minions ? J’ai dit : « BANANA! »
Le Pitch :
Mario et Luigi sont plombiers à Brooklyn, ça marche pas fort fort. Suite à un concours de circonstances, ils se retrouvent aspirés dans un tuyaux qui les fait aterrir dans deux parties différentes du monde où se déroule l’action des jeux vidéos. Séparés, les deux frères veulent se retrouver avant tout. Mario rencontre Peach, alors que Luigi lui rencontre Bowser qui n’a qu’une envie envahir le Royaume Champignon et… (Non je vous spoile pas, ecnore que si vous êtes fan des jeux, vous vous en doutez).
Mon avis :
Le scénario tient sur un post-it. Les personnages sont simples : Mario est un gars qui a besoin de prouver sa valeur et qui aime son frère plus que n’importe qui d’autre (mais pas façon Lannister, hein), Luigi est un peu pleutre et en retrait sans être totalement un unwilling sidekick, Peach est badass, Toad est le carefree sidekick, et Bowser est… Tout ce qu’on attend de Bowser, le big, le bad et… le cheesy (Je ne spoile pas outremesure encore une fois). L’idée c’est qu’on se retrouve très vite en terrain connu, on se doute que tout ça va finir bien, c’est un film familial, le but c’est de divertir tout le monde avec des personnages kiffés sur trois voir quatre générations (1980s, 1990’s, 2000’s, et les 2010’s).
Commençons par le visuel : c’est léché (it’s fucking ILLUMINATION STUDIO ! #FrenchQuality), c’est coloré, c’est raccord avec les jeux vidéos de la dernière décennie. New-York Brooklyn is New York Brooklyn, le Royaume Champignon est véritablement un royaume de champignons et les autres royaumes (Le manoir hanté, le bateau de Bowser, le royaume gelé des pingouins, sont bien reconnaissables visuellement. J’ai eu l’impression de manger un bonbon visuel comme quand je joue à Mario Kart 8 Deluxe sur la Switch.
La piste audio est un délice, du détail de Mario qui prend un fake accent italien (« itsa me mario ») et qui rappe (clin d’oeil au dessin animé des années 80) avec Luigi pour une pub pourleur business de plomberie en passant par quelques extraits d’airs connus (« I need a hero » de Bonnie Tyler, « L’amour est un oiseau rebelle » de Bizet, « Take on me » de A-HA « Thunderstruck » d’AC/DC) jusqu’aux nombreuses mélodies issues de la franchise vidéoludique en accord avec le lieu de l’action ou les jingles audios insérés au moment opportuns, ou parfois à des moments où on ne les attends pas mais ou ça le fait (que ce soit pour la pertinence ou juste pour faire sourire). Et il y avait une musique que j’étais déçu de ne pas avoir entendu pendant le film, mais… Elle est au générique de fin. Douceur ultime.
Chris Pratt fait le job en tant que Mario, Ana Taylor-Joy donne un ton plus énergique à Peach qui cesse définitivement d’être la damsel-in-distress, et Jack Black fait Bowser à tous les niveaux vocaux ! Il paraît que la VF est encore meilleure, je ne saurais en juger, ne l’ayant pas vue. Mais la VO est vraiment très bien castée (Et je déteste Chris Pratt, d’une force…)
J’ai kiffé grave cette heure et demie (d’autant plus que j’étais à la séance en VO à 22h20, à Vannes, pour un film très familial, et que du coup ont était 6, le pied, pour kiffer son film tranquillou) . L’équipe à la réalisation de ce film a clairement entre 35 et 40 ans et est en amour total avec la franchise. C’est palpable. Ils ont intégrés une quantité fifolle de références à la franchise elle même et à son univers étendu (Donkey Kong, Smash Bros, Mario Kart, et j’en passe), tellement que je suis en train de reregarder le film en tapant cette review juste pour le plaisir. (Et parce que j’ai vu le film il y a 15 jours au moins).
Et tout passe crème pour une raison toute conne : Mario ne reste pas se poser de questions sur le fait que lui et son frères ont été aspirés dans une autre dimension (parce que scientifiquement, purée, c’est la découverte du siècle, hein) et se laisse porter par l’action et les circonstances et nous avec. Okay on est dans un autre monde, okay, y a des power-ups en tous genres avec des effets WTF, okay on va faire ce qu’elle dit la meuf qui connaît les us et coutumes d’ici. Bref, la suspension d’incrédulité fonctionne ici comme un match d’impro dans lequel il suffit de dire « oui » à ce que l’autre ou l’environnement propose et de faire avec. T’es dans un endroit ou t’as pas de repères et t’es bien obligé de faire avec ceux qu’on te propose, au moins momentanément. C’est un peu comme intégrer une secte, sauf que celle là ne cherche pas à t’extorquer autre chose que le prix d’une place de ciné et 1h34 de votre temps à ne penser à rien, juste à sourire bêtement parce que c’est une madeleine choupi, chouette, cute, drôle et douce.
J’ai particulièrement kiffé le côté les moments où Bowser fend la carapace (See what i did here ? Hin, hin.), parce que c’est à la fois cheesy, cute, cringe as fuck (dans le bon sens du cringe, ceci dit), le fait que la relation entre Mario et Peach estne sympathie/complicité qui ne tombe jamais dans la drague lourdingue, c’est l’aventure commune qui les fait se rapprocher gentiment, la séquence de kart sur la Rainbow Road (punaise, le prochain Mario Kart a intérêt à être aussi bon que ça) et enfin, le Lumalee le plus nihilism happy du monde.
Si vous fan de la licence Mario, foncez (mais je pense que c’est déjà fait), si vous avez joué à plusieurs jeux (plateforme, smash, kart par ex) et que vous les kiffez bien, foncez, si vous avez de la sympathie pour la franchise et des enfants qui y jouent, foncez. (Soyez gentil·le·s) ne jetez pas de carapaces sur les autres voitures en sortant.)